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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Rencontre «historique» entre le pape et une délégation autochtone du Canada la semaine prochaine

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TVA Nouvelles et Agence France-Presse

2022-03-25T20:20:51Z
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Une délégation autochtone de partout au Canada s’envolera demain en direction du Vatican. Ils sont une trentaine de représentants métis, inuits et des Premières Nations qui vont rencontrer le pape François.

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Selon Mandy Gull-Matsy, Grande Chef de la Nation Crie, ce voyage servira à transmettre un message d’encouragement au pape, afin qu’il se rende au Canada «pour livrer une excuse aux personnes autochtones ici, mais aussi pour commencer le travail pour ce dossier très dur et très tragique».

Lors de leur audience avec le pape, les délégués souhaitent aborder des sujets tels que la réconciliation, le travail qui restera à accomplir après la visite ainsi que les excuses et la réparation espérées.

«Je pense que c’est important pour lui de comprendre qu’il y a encore des pensionnaires vivants aujourd’hui. Les écoles ne sont pas fermées depuis très longtemps et moi, ma grand-mère et ma mère sont décédées sans entendre cette excuse, sans voir que le dossier avance», explique Mandy Gull-Matsy.

Sur un plan plus personnel, la Grande Chef Crie avoue même que le fait que sa mère ait fréquenté un pensionnat autochtone où l’anglais était la seule langue utilisée a eu des répercussions sur son éducation.

«On parlait plus anglais à la maison, puis là, ça m’a donné comme un manque de langage. J’ai travaillé très fort pour avoir mon cri (...) c’était une perte de culture, une perte de langage. Ça me touche et ça touche mes enfants aussi», témoigne-t-elle.

Elle souhaite donc que l’Église catholique saisisse les répercussions de ses actes, non seulement pour les personnes qui ont fréquenté les pensionnats et qui sont toujours en vie, mais aussi pour leurs descendants. 

Rappelons qu’en septembre, l'Église catholique du Canada a présenté des excuses officielles aux peuples autochtones.

Entre la fin du XIXe siècle et les années 1980, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le pays où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture.

Des milliers n'en sont jamais revenus - les autorités estiment leur nombre à entre 4000 et 6000. En 2015, une commission d'enquête nationale avait qualifié ce système de «génocide culturel». 

Depuis bientôt un an, plus de 1300 tombes d'enfants anonymes ont été retrouvées sur les sites d'anciens pensionnats, et de multiples recherches se poursuivent à travers le pays.

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