Remparts: le prochain Russe à faire des ravages?
Jessica Lapinski
Il ne sait dire que «bonjour» et «oui» en français. Il aura donc fallu à Vsevolod Komarov une bonne discussion avec ses parents pour choisir de faire les quelque 20 heures d’avion qui le séparaient de Québec afin d’endosser le chandail des Remparts.
À 17 ans, l’espoir du Metallurg de Magnitogorsk, ville russe située à quelque 1700 km au sud-est de Moscou, se retrouve maintenant loin de ses parents. Mais ces derniers ont encouragé leur fils unique à embarquer dans cette grande aventure.
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«On en a parlé en famille et on a pris la décision ensemble. On trouvait que c’était la meilleure chose pour moi», a raconté le défenseur lundi, par l’entremise de l’interprète des Diables rouges, Elena Pavlyuchenko.
Pourtant, Komarov reconnaît qu’il ne sait pas grand-chose des Remparts. Pas même de la quinzaine de joueurs russes qui ont porté leurs couleurs avant lui, depuis le retour de la concession, sauf bien sûr les Alexander Radulov, Mikhail Grigorenko et Nikita Kucherov.
Mais il en connaissait un peu plus sur leur entraîneur-chef et directeur général, Patrick Roy, qui l’a sélectionné lors du dernier repêchage européen de la Ligue canadienne de hockey, en juin.
«C’est une personne exceptionnelle qui a accompli beaucoup dans son domaine, a dit Komarov. C’était un joueur extraordinaire.»
Une bonne chose
Bien que son arrivée au Québec ait été retardée de plusieurs semaines, notamment en raison de problèmes de visa, le jeune joueur dit n’avoir jamais perdu espoir d’aller jouer en Amérique du Nord.
«J’ai continué à m’entraîner, j’ai gardé une attitude positive. Et ce délai a eu du bon, parce qu’il m’a habitué à l’idée de partir», a dit le défenseur.
En se joignant aux Remparts, Komarov est venu pour apprendre, pour reprendre l’expression consacrée par les Soviétiques lors de la Série du siècle de 1972. Apprendre comment développer son jeu offensif, notamment.
Pourtant, son entraîneur-chef le décrit déjà comme un joueur habile pour sortir la rondelle de son territoire et en avantage numérique.
À 6 pi 1 po et 176 lb, le défenseur est aussi vanté pour sa présence devant son filet. Et Komarov est un défenseur droitier, ce qui est un atout pour les Remparts.
Il rêve à la LNH
Komarov n’est pas venu que pour parfaire son jeu : il souhaite aussi se rapprocher de son rêve, la Ligue nationale de hockey.
«Je vais faire tout en mon possible afin de le réaliser», a-t-il affirmé.
Et est-il nerveux, «Seva», à l’idée de se retrouver aussi loin de chez lui, alors qu’il ne parle pas français et très peu anglais ?
«Un peu, a-t-il reconnu. Le plus dur, pour l’instant, c’est le décalage horaire. Mais je suis excité. J’ai hâte de sauter sur la glace.»
Il le fera dès mardi, pour un premier entraînement avec l’équipe. Puis, vendredi, il prendra part à un premier match dans la LHJMQ, alors que les Remparts affronteront l’Armada de Blainville-Boisbriand.
«Ç’a bien été avec presque tous les joueurs russes qui sont venus ici, a commenté Roy. Mais il faut être patient, lui laisser le temps de se familiariser avec la langue, bien sûr, et aussi avec le style de jeu.»
DES RUSSES QUI ONT EXCELLÉ CHEZ LES REMPARTS
Alexander Radulov
2004-2006
93 B – 134 A – 227 PTS en 127 matchs
Mikhail Grigorenko
2011-2014
85 B – 93 A – 178 PTS en 115 matchs
Dmitry Kugryshev
2008-2010
63 B – 93 A – 161 PTS en 123 matchs
Dmytro Timashov
2014-2016
37 B – 106 A – 143 PTS en 95 matchs