Une pâtissière défie les règles sanitaires: «moi j’ai dit enough is enough»
TVA Nouvelles, Agence QMI
Une pâtissière exaspérée par l’impact des mesures sanitaires sur les finances de son commerce de Saguenay a décidé de défier les règles, jeudi, en ouvrant sa salle à manger.
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La goutte qui a fait déborder le vase pour Stéphanie Hariot, propriétaire de la pâtisserie Vite des Péchés, c’est l’obligation de fermer le dimanche.
«Je me suis conformée, bien que je sois toute seule à travailler le dimanche, parce que je me conforme depuis deux ans. Mais là, quand j’ai vu que toutes les grosses bannières, Tim Hortons, A&W, McDonald’s, qui, eux, ont des problèmes de personnel, étaient ouverts, là, je me suis dit non, non», lance-t-elle.
Même si Mme Hariot n’appelle pas à la dissidence et ne nie pas la pandémie. Même si elle ouvre sa salle à manger, elle respecte tout de même les autres règles sanitaires en exigeant le passeport vaccinal et le port du masque.
Elle soutient que son commerce subit les conséquences d’un système de santé défaillant.
«Moi, j’ai toujours payé mes impôts et ce n’est pas de ma faute si le système est à terre», dénonce la propriétaire.
Bien que des aides financières soient disponibles pour pallier la réduction des revenus en raison des mesures, Stéphanie Hariot souhaite plutôt être indépendante.
«Ce n’est pas vrai que je vais vivre aux crochets du gouvernement. Moi, je suis indépendante, je l’ai toujours été. J’ai peur de fermer, effectivement, mais je veux aller jusqu’au bout parce que je ne lâche jamais le morceau. Moi j’ai dit enough is enough.», déclare-t-elle.
Écoutez Danny St Pierre, chef propriétaire du restaurant Le Pontiac, au micro de Geneviève Pettersen sur QUB radio:
Papa Legault
Stéphanie Hariot accuse le premier ministre de paternalisme envers les petits commerces et l’invite à se concentrer davantage sur les aînés que sur les PME.
«Avant que M. Legault vienne paternaliser mon commerce et décide de l’ouverture de mon commerce et qu’il joue à papa avec moi, qu’il commence déjà à être un bon petit fils envers ses aînés. Qu’il fasse sa job de petit-fils et après, quand je vais avoir besoin d’un père, je vais l’appeler», affirme-t-elle.
La propriétaire de la pâtisserie est heureuse de l’appui qu’elle reçoit des nombreux clients qui se sont présentés jeudi.
Même si elle craint la fermeture, elle ne compte pas changer d’avis et assure qu’elle ne fermera plus sa salle à manger.
«Je reste ouverte maintenant envers et contre tout. Et pas seulement aujourd’hui. C’est définitif, je ne la fermerai plus ma salle à manger», assure Mme Hariot.
Écoutez la chronique de Vincent Dessureault sur QUB radio
Enquête policière
Le service de police de Saguenay a indiqué, jeudi après-midi, être intervenu dans le commerce à la suite d’«une dénonciation de la santé publique».
«La commerçante aurait mentionné ne pas vouloir respecter son obligation de suspendre ses activités dans un restaurant ou une aire de restauration», peut-on lire dans un communiqué.
«Les policiers ont identifié la propriétaire et les quelques clients qui consommaient sur place. L’enquête se poursuit», a-t-on ajouté sans donner plus de détails.