Réforme de la construction: QS prédit l’émergence de nouveaux «Rambo» en région

Marc-André Gagnon
La réforme de la construction du ministre Boulet «rate la cible» et risque de générer assez de frustration pour provoquer des barrages routiers et mener à l’émergence de nouveaux «Rambo» en région, prédit le solidaire Alexandre Leduc.
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«Vous l’aurez compris, Rambo Gauthier, ce n’est pas mon syndicaliste préféré, mais il est devenu populaire. Pourquoi? Parce qu’il défendait sa région», a lancé le député d’Hochelaga-Maisonneuve au Salon bleu.
Or, le ministre du Travail, Jean Boulet, semble «avoir oublié les régions», a déploré M. Leduc, alors que s’ouvraient mardi en commission parlementaire les consultations particulières sur le projet de loi 51 modernisant l’industrie de la construction.
«Est-ce que le ministre est conscient qu’il est en train de favoriser l’émergence d’un nouveau Rambo Gauthier au Québec», a soulevé M. Leduc, en interpellant M. Boulet à la période des questions.
L’élu solidaire rebondissait sur une étude commandée par le Conseil provincial des métiers de la construction (L’International), dont Le Journal a révélé les grandes lignes, qui conclut que la réforme Boulet, visant notamment à permettre la mobilité interrégionale des travailleurs, omet de s’attaquer à la sous-utilisation des ouvriers actuels en région, ce qui risque de nuire à l’industrie.
«Sa solution, c’est de faire venir du monde de la ville alors qu’il y a plein de bras en région qui attendent juste ça de travailler», a résumé M. Leduc.
Nuire aux régions
«En facilitant la mobilité régionale, le ministre nuit aux régions, ce qui génère de la frustration parce que les travailleurs qui sont disponibles ne seront pas appelés par les grosses compagnies de Québec et de Montréal qui gagnent les appels d’offres des gros chantiers en région», a-t-il continué.
«Ça va être quoi le résultat? Encore des barrages de routes. Encore des Rambo Gauthier», croit le député d’Hochelaga-Maisonneuve.
Le ministre Boulet s’est défendu en rappelant que les consultations en commission parlementaire ne font que commencer. «C’est un projet de loi qui est modérée, qui est équilibré, qui est aussi perfectible», a-t-il assuré.
Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, considère pour sa part que la réforme du ministre Boulet ne va «pas assez loin». L’industrie de la construction a besoin d’une «véritable réforme, [...] pas une réformette», a-t-il laissé tomber en point de presse.