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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Manque de main-d'œuvre en usine: recrutés à près de 8000 km du Québec

Des machinistes brésiliens pour nos ateliers d’usinage

Geneviève Paré, copropriétaire d’AMEC Corporation, avec son travailleur Wanderson Ridriguez, arrivé du Brésil en novembre dernier.
Geneviève Paré, copropriétaire d’AMEC Corporation, avec son travailleur Wanderson Ridriguez, arrivé du Brésil en novembre dernier. Photo fournie par Geneviève Paré
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-03-07T05:00:00Z
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Alors que l’on continue de manquer de bras en usine, un homme s’est donné pour mission d’aller chercher au Brésil les meilleurs machinistes de l’Amérique latine pour donner un peu d’air à nos ateliers d’usinage.

• À lire aussi: Il manquerait 18 000 immigrants pour combler les besoins régionaux

«Il y a un très bon système d’éducation au Brésil. On forme les meilleurs de l’Amérique latine», affirme Bruno Paradis, président de la firme de recrutement d’une vingtaine d’employés, Sterna Mobilité Internationale.

«Les Brésiliens sont très proches de la culture québécoise», poursuit l’homme qui a lui-même été machiniste durant 20 ans avant de lancer sa boîte.

Du 16 au 24 avril prochain, il organise une mission à São Paulo, au Brésil, pour courtiser machinistes, soudeurs et électromécaniciens.

Pour être du voyage, on doit débourser 3600 dollars, ce qui comprend six nuits à l’hôtel (déjeuners et dîners) avec le billet d’avion aller-retour. 

  • Via QUB radio, le ministre Jean Boulet discute de l'arrivée de travailleurs étrangers au micro de Yasmine Abdelfadel :

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Des coûts de 10 000 $

Chaque travailleur coûte 10 000 dollars (assurance santé des premiers mois, paperasse, garantie, frais de consultation, etc.). Les candidats commencent à apprendre le français de là-bas, assure Bruno Paradis.

Les PME qui prennent part au périple d’avril ont droit à un rabais de 15 %.

«On est à 20 % de croissance par année. Oui, il y a l’automatisation, mais on a besoin de l’humain», résume Geneviève Paré, copropriétaire d’AMEC Corporation, de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec.

Son atelier d’usinage de 65 employés roule 24 heures sur 24 pour de gros clients en optique photonique, en aéronautique ou encore en médical.

Deux Brésiliens sont arrivés en 2015, quatre en 2017, un autre en 2021... Geneviève Paré ne regrette pas de s’être tournée vers ces travailleurs talentueux.

«Je suis parti du Brésil alors qu’il faisait 32 degrés Celsius. À mon arrivée ici, il faisait -4 degrés Celsius», confie Wanderson Ridriguez, débarqué ici il y a quatre mois de Contagem, à 8000 kilomètres de Saint-Augustin.

Pour Richard Blanchet, PDG de Sous-Traitance Industrielle Québec (STIQ), le Québec n’a pas les moyens de se priver de ce talent.

«La main-d’œuvre qualifiée se fait rare. Des initiatives comme celle-ci qui permet de recruter des talents à l’étranger pour nos entrepreneurs sont certainement les bienvenues», conclut-il.

– Avec la collaboration de Marie Christine Trottier

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