Rébellion du chef du groupe Wagner: une première «contestation armée de cette ampleur contre Vladimir Poutine»
«Ce sont des gens qui ont l’expérience du combat, qui sont équipés. Ce n’est pas une petite rébellion. Ce ne sont pas des manifestants dans une rue avec un débordement violent», soutient un expert
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Laurent Lavoie
La rébellion du groupe paramilitaire Wagner contre les forces armées russes a placé le président Vladimir Poutine devant une révolte sans précédent, alimentant la possibilité d’un conflit violent sur son propre territoire, analysent des experts.
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«C’est la première fois effectivement qu’on voit une contestation armée de cette ampleur contre Vladimir Poutine», résume au bout du fil Guillaume Sauvé, chercheur invité au Centre d’études et de recherches internationales, à l’Université de Montréal.
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Dans un retentissant coup de théâtre, le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, avait déclaré vouloir renverser le commandement militaire russe. Il l’accuse d’avoir bombardé et tué plusieurs de ses soldats.
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Prigojine avait ainsi annoncé que ses forces avaient «passé [...] la frontière de l’État» russe et étaient entrées dans Rostov, dans le sud du pays, en direction de Moscou. Jusque-là, plusieurs milliers de soldats du groupe Wagner étaient déployés en Ukraine pour appuyer l’armée russe.

«On continue, on ira jusqu’au bout, a dit Evguéni Prigojine dans un message audio sur Telegram. Nous détruirons tout ce qui sera mis sur notre route.»
Dans une nouvelle déclaration samedi, il a toutefois affirmé que ses troupes retournaient au combat en Ukraine, pour éviter un bain de sang.
Coup dur
Cette confrontation avait forcé le Kremlin à déployer des troupes sur son propre territoire. Des images relayées par le New York Times montrent qu’un périmètre a été érigé autour de Moscou pour bloquer le passage au groupe Wagner.

Le groupe paramilitaire posait une réelle menace sur le territoire russe, souligne Pierre Jolicoeur, professeur de science politique au Collège militaire royal du Canada (CMR).
«Ce sont des gens qui ont l’expérience du combat, qui sont équipés. Ce n’est pas une petite rébellion. Ce ne sont pas des manifestants dans une rue avec un débordement violent», explique M. Jolicoeur.
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Il est difficile d’envisager les possibles conséquences d’un affrontement, font valoir les experts interrogés par Le Journal. Un coup d’État aurait été «surprenant», estime Guillaume Sauvé.
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«Il faudrait qu’il y ait une partie de l’état-major à Moscou qui prenne le parti de Prigojine», indique-t-il.
L’autre possible scénario: une guerre civile éclate, entraînant de violents affrontements.
Bonne et mauvaise nouvelle
À court terme, cette confrontation aurait pu néanmoins servir de «distraction» pour l’armée ukrainienne, évoque Pierre Jolicoeur.
«Pour les Ukrainiens, c’est une bonne nouvelle, quelque part, parce que ça leur permet peut-être de mener leurs opérations, leur contre-offensive, avec plus de succès», explique-t-il.
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Si Evguéni Prigojine parvenait à renverser le commandement russe, «ce ne serait pas une bonne nouvelle pour la guerre», ajoute Guillaume Sauvé.

«C’est quelqu’un qui appelle à la conscription générale en Russie, [...] donc tous les Russes en armes, et à l’utilisation de l’arme nucléaire tactique sur l’Ukraine, décrit le chercheur. C’est quelqu’un de beaucoup plus va-t’en guerre que Poutine.»
Today, the world saw that the bosses of Russia do not control anything. Nothing at all. Complete chaos. Complete absence of any predictability.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) June 24, 2023
First, the world should not be afraid. We know what protects us. Our unity.
Ukraine will definitely be able to protect Europe from any…
– Avec les informations de l’AFP
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