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Culture

Réal Bossé revient sur le deuil qui a suivi la fin de LOL

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Daniel Daignault

2023-04-04T10:00:00Z
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Après avoir été la vedette de Jusqu’au déclin, dans lequel il jouait un survivaliste — un film vu à plus de 70 millions de reprises sur Netflix! –, Réal Bossé campe un autre personnage troublant et intrigant dans le long métrage Jour de merde. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous parle de cette production et de ses projets, dont le troisième volet de Dans une galaxie près de chez vous, qui devrait bel et bien être réalisé.

Réal, dans Jour de merde, tu joues le rôle d’un ermite qui gagne plus de sept millions de dollars à la loterie et qui reçoit chez lui une représentante de Loto-Gold, Maude, dont la vie ne tourne vraiment pas rond...
Il y a de belles affaires qui se passent dans le film. Ce gars-là est chez lui, il attend que la fille vienne faire son entrevue, et ce moment-là est très étrange. Il se déguise pour ne pas se faire reconnaître, et tranquillement, on commence à comprendre des morceaux. Il se lie d’amitié avec Maude (Ève Ringuette), même si c’est une drôle d’amitié. Il y a aussi Valérie Blais, qui joue la sœur de mon personnage. C’est un beau film, un petit projet avec peu de monde qui a été très le fun à faire. On a gagné le Prix Gilles-Carle aux Rendez-Vous Québec Cinéma (remis au meilleur premier ou deuxième long métrage de fiction), et Kevin T. Landry, le réalisateur, a bien d’autres projets.

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Comment décrirais-tu ce film?
C’est vraiment une belle comédie noire. C’est comique, qu’on le veuille ou non, et je ne m’attendais pas à ce que ça le soit autant. Lors du visionnement devant public, j’ai entendu le monde rire, et j’ai réalisé que c’était drôle, que c’était cave. Mon personnage ne parle pas beaucoup et, de plus en plus, j’aime bien mieux jouer que jaser. Je veux que les gens puissent décortiquer la face de l’acteur qui travaille.

Connaissais-tu ta partenaire de jeu, Ève Ringuette?
Je ne savais pas du tout qui elle était. On s’est d’abord vus par Zoom, on a fait une répétition. Kevin était avec moi à Montréal, et elle était à Sept-Îles. Ève est magnifique, elle est pince-sans-rire et vraiment exceptionnelle.

Mis à part ce film, c’est bel et bien terminé pour la comédie Lol:-)?
Oui, on l’aura faite pendant 11 ans. Je suis triste. Vraiment.

Ç’a été une peine d’amour pour toi que cette émission prenne fin?
Oh oui, une vraie! Je me souviens qu’on était allés au Mexique pour tourner le pilote. Sincèrement, je ne pensais jamais que Lol:-) se ferait, parce que c’était compliqué. Quand j’ai appris que le projet allait de l’avant, j’ai pleuré ma vie! En tout, on a fait plus de 3000 sketchs. Ç’a été un beau projet... Je venais de finir le Sketch Show et de tourner le film Continental, un film sans fusil, de Stéphane Lafleur. Dans le cas de Lol:-), c’était un beau show, parce qu’on est obligé de se donner, comme acteur. On n’a pas de texte, mais il y a une histoire à raconter. On est dans le vrai jeu. C’était le fun, et on allait là où on voulait; on a beaucoup voyagé. Si on voulait des châteaux, on allait en France, en Suisse. Pour certains sketchs, j’avais l’armure de Lancelot du Lac, de la série Kaamelott! Ils nous avaient envoyé des outils pour travailler, en nous disant que la gang de Kaamelott pouvait nous prêter des choses, des vêtements, des armes.

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Photo : Inconnu / TVA
Photo : Inconnu / TVA

Va-t-on te voir dans une série télé prochainement?
Ce ne sont pas nécessairement les premiers rôles qui m’intéressent. Tu vois, je travaille en ce moment sur une série qui n’est pas à moi: c’est quelqu’un qui m’a demandé d’écrire avec lui. Plutôt que d’être un artiste, je préfère être un artisan, c’est plus intéressant.

Mais tu as toujours du plaisir à jouer?
Oui, ce plaisir sera tout le temps là. J’ai reçu mes papiers de retraite (il a eu 60 ans l’été dernier), et j’ai l’impression qu’à 90 ans, si je suis encore en forme, je vais encore jouer. Ma mère est décédée à Noël, elle avait 100 ans et 6 mois. J’en parle encore au présent... En juillet, l’an passé, elle était en pleine forme. Les équipes de TVA et Radio-Canada sont venues dans le Bas-du-Fleuve pour sa fête et ont fait un reportage pour cette occasion. Mais au mois de novembre, elle a décliné, puis elle est partie.

Travailles-tu aussi sur des projets télé que tu as conçus?
Oui, j’ai environ une vingtaine de shows sur les murs chez nous. Je suis allé voir quelques producteurs, et surtout les diffuseurs, mais on m’a dit que c’était trop violent. Quelqu’un m’a dit: «C’est fini, la violence»... Mais regarde Game of Thrones: trois milliards de personnes ont pleuré leur vie quand le huitième épisode s’est terminé! Et il y avait de la violence, de la nudité, etc. C’est dommage, parce que dans certains projets, on aimerait se mettre sur le même pied d’égalité que ce qu’on voit sur les différentes plateformes.

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Qu’en est-il du projet de film pour Dans une galaxie près de chez vous?
Le troisième film s’en vient! C’est Pierre-Yves Bernard, avec Claude Legault, qui fait ça. À l’automne 2019, je suis passé chez Claude, et il m’a dit que lui et Pierre-Yves seraient prêts à nous rencontrer vers le mois de mars. Finalement, ça n’a jamais eu lieu, car la pandémie est arrivée. Quand on a fait la LNI en octobre dernier (un match opposant les vedettes de Dans une galaxie à une équipe de joueurs étoiles), toute la gang était là. On en a parlé, et Claude nous a dit que ça s’en venait. Normalement, ça devrait se faire, et il n’y a personne dans la gang de Galaxie qui ne veut pas que ça se fasse. On veut tous mettre une fin à cette histoire-là. C’était tellement le fun à faire! 

Tu avais quel âge quand tu as commencé à jouer dans la série télé?
Je suis arrivé lors de la deuxième année, j’avais 38 ans.

Es-tu excité à l’idée de porter ton costume, qui aura sûrement changé?
C’est surtout moi qui ai changé, il y a quelques livres de trop. Mais je descends mon poids présentement, parce qu’à un moment donné, tu montes les escaliers et tu réalises que tu ne t’es pas assez entretenu. J’ai tout ce qu’il faut chez nous pour gérer ma musculature (rires), et surtout mon état. Je travaille, il faut que j’aille courir, que je fasse du vélo. 

Quand tu penses que 70 millions de spectateurs t’ont vu dans Jusqu’au déclin, as-tu pensé que tu allais recevoir des offres de l’étranger?
Peut-être, on verra. On se souhaite ça, on se souhaite d’aller là où il y a des sous pour travailler.

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Quand tu repenses à ta carrière, quel constat fais-tu?
Moi, j’ai fait beaucoup de théâtre, mais je ne voulais pas faire de télé parce que ça ne m’intéressait pas. Quand mon fils Léo est venu au monde, je me suis dit qu’il fallait manger. Ça ne me dérangeait pas de faire du théâtre gratuitement, je m’en foutais, j’avais des familles de théâtre et j’aimais ça. J’en faisais à peu près 70 heures par semaine, mais quand Léo est né, ce n’était plus possible. J’ai donc commencé à faire des figurations, puis des rôles dans des films comme L’oreille de Joé, La bouteille, et tous ces projets-là ont été le fun. Il y a eu plein d’affaires, j’ai tripé à faire des shows, je suis tombé aux bonnes places.

Tu parlais de ton fils; comment va-t-il?
Il a 27 ans, il fait toutes sortes d’affaires. Il vit sa vie, on jase souvent, c’est un beau grand garçon.

Et est-ce qu’il y a une Madame Bossé à tes côtés ces temps-ci?
Il n’y en a pas, et ce, pour toutes sortes de raisons. La pandémie a comme un peu cassé la patente, et je suis passé à une autre étape. Ça va se passer ou pas, je ne suis pas là-dedans, mais pourquoi pas? Ce serait dommage que je finisse tout seul, je ne voudrais pas ça. 

Le film Jour de merde est déjà en salle.

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