Rays: les Jays prudents
Le président des Blue Jays, Mark Shapiro, croit que la garde partagée serait «très complexe»
Mathieu Boulay
Même s’ils sont en pleine course aux séries, les Blue Jays de Toronto ont le temps de jeter un coup d’œil sur la situation des Rays de Tampa Bay et leur projet de garde partagée avec Montréal.
«Le Journal de Montréal» a eu l’occasion de s’entretenir avec le président des Blue Jays, Mark Shapiro, à ce sujet. Toutefois, lors de l’entrevue, il n’a pas voulu semer de faux espoirs.
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Comme plusieurs observateurs du baseball majeur, il est perplexe quant au projet du propriétaire, Stu Sternberg.
«Si la garde partagée venait à se concrétiser, ce serait très compliqué de la mettre en pratique, a mentionné Shapiro avant le deuxième match entre son équipe et les Yankees. Par contre, même s’il s’agit d’un bel effort créatif des Rays, il comporterait son lot de défis.
«Honnêtement, pour le moment, ce n’est pas un sujet de discussion que nous avons lors de nos rencontres de ligue. Notre industrie a plusieurs autres défis auxquels elle doit faire face à l’heure actuelle.»
En résumé, le propriétaire des Rays et le groupe de Montréal ont encore du travail à abattre avant de livrer une proposition concrète pour leur projet de garde partagée. Il y a encore beaucoup de ficelles à attacher.
Rivalité à venir?
Après le départ des Expos en 2004, les Blue Jays étaient la seule formation du baseball majeur au Canada. Au fil des années, l’organisation torontoise a tenté de faire les yeux doux aux amateurs du Québec.
Une approche intéressante qui a séduit plusieurs anciens partisans des Expos qui ont fait le trajet jusqu’à Toronto pour voir des matchs.
Si les Rays débarquaient à Montréal dans les prochaines années, ils demeureraient dans la section Est de la Ligue américaine. La même que les Blue Jays, les Red Sox de Boston, les Yankees de New York et les Orioles de Baltimore.
Pas de doute qu’on assisterait à la naissance d’une nouvelle rivalité Montréal-Toronto, mais dans une autre ligue professionnelle que la Ligue nationale de hockey (LNH)
«Ce serait une bonne nouvelle pour le baseball au Canada, a ajouté Shapiro. C’est sûr que ça pourrait créer une rivalité entre Montréal et Toronto.
«Au niveau marketing, c’est sûr qu’il y aurait un impact sur notre marque de commerce. Nous ne serions plus la seule équipe au Canada. Ça serait à surveiller.»
Les soucis de la pandémie
À l’heure actuelle, les Blue Jays ont d’autres dossiers plus importants que celui des Rays. Et pour cause.
La pandémie de la COVID-19 a fait mal à l’organisation torontoise. En raison des mesures sanitaires et de la fermeture des douanes, elle a dû s’expatrier aux États-Unis pendant près de deux ans.
Les Blue Jays ont élu domicile à Buffalo pour la campagne 2020. Puis, cette saison, ils ont partagé leurs parties «à domicile» entre leur centre d’entraînement de Dunedin, en Floride, et Buffalo.
Une situation qui était loin d’être idéale pour les joueurs et les entraîneurs. Finalement, ils ont pu rentrer à Toronto le 30 juillet dernier. Ce fut un soulagement généralisé.
Mardi soir, en accord avec la Santé publique de l’Ontario, ils pouvaient accueillir jusqu’à 30 000 spectateurs au Rogers Centre. Toutefois, les Blue Jays n’ont pas atteint cette limite alors que 28 769 amateurs ont franchi les tourniquets.
«Notre situation n’est pas unique à ce que l’on voit ailleurs dans le baseball majeur, a expliqué Shapiro. Les autres formations sont dans la même situation.
«On aura besoin d’une certaine période de temps avant que les gens réalisent que notre stade est un environnement sécuritaire.
«Nous savons que le retour des amateurs sera graduel. Ce ne sera pas instantané.»
Est-ce que les Blue Jays pourront remplir leur stade au maximum de sa capacité l’an prochain? Shapiro est prudent.
«Si j’ai appris une chose au cours des deux dernières années en prévision de celles qui sont à venir, il ne faut rien tenir pour acquis.»