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L'article provient de Le Journal de Québec
Transports

Rapport sur le pont Pierre-Laporte coulé aux médias: le MTQ déclenche une enquête

Photo Stevens LeBlanc
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Gabriel Côté

2022-08-03T09:00:00Z
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Québec a mandaté une firme externe afin de savoir pourquoi un rapport qui démontrait l’usure importante des suspentes du pont Pierre-Laporte s’est retrouvé dans les médias plutôt que sur le bureau du ministre des Transports.

• À lire aussi: Contrat d’urgence pour des travaux sur le pont Pierre-Laporte

Le ministère des Transports (MTQ) vient d’octroyer un contrat de gré à gré d’une valeur de 75 237$ à la firme Arup afin de retracer le cours des événements, de la production du rapport à sa divulgation dans les médias.

Selon ce document transmis au MTQ le 21 avril dernier, l’usure des câbles verticaux qui soutiennent la structure du pont serait telle qu’il faudrait en remplacer la totalité le plus tôt possible.

Or, ce rapport n’a pas été rendu public par le MTQ, et le ministre des Transports, François Bonnardel, dit ne pas avoir été informé de ses conclusions avant leur diffusion dans un reportage de Radio-Canada.

Le MTQ vient d’ailleurs d’octroyer d’urgence un contrat de 8 M$ sans appel d’offres à l’entreprise de génie civil Pomerleau afin de consolider 28 suspentes plus susceptibles de se dégrader.

Inquiétude chez les ingénieurs

Du côté de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), on qualifie l’ensemble de la situation de «déplorable», et on espère que l’enquête ne servira pas uniquement à trouver qui a divulgué l’information.

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«On veut s’assurer que le mandat qui a été donné [est] impartial, a déclaré Andy Guyaz, secrétaire-trésorier à l’APIGQ. Qu’il y ait une enquête, c’est compréhensible, mais on ne connaît pas le mandat au complet de la firme.»

Des ingénieurs représentés par l’APIGQ seront d’ailleurs rencontrés dans les prochains jours, a souligné M. Guyaz, en ajoutant qu’il espère que les ingénieurs ne feront pas les frais de l’enquête. «Il y a beaucoup de monde qui travaille au MTQ», a-t-il glissé.

Du côté du MTQ, on assure que le mandat d’examen «ne vise pas à savoir qui a coulé le document d’inspection du Pont aux journalistes». Il s’agit plutôt «d’apprécier le processus décisionnel et opérationnel, les relations et les mécanismes de coordination interne du Ministère, ainsi que tous les autres éléments découlant de l’analyse des faits», a indiqué le porte-parole du MTQ, Nicolas Vigneault, par courriel. 

Communication

Enfin, l’ensemble de cette situation est le signe qu’il y a de sérieux problèmes de communication entre le MTQ et le cabinet du ministre, estime Andy Guyaz.

«Bien sûr, il y a quelqu’un qui a décidé de couler ce rapport. Ce qui est déplorable, c’est que les hautes autorités du ministère étaient au courant de l’existence du rapport, et qu’ils ont décidé de ne rien faire.»

Le cabinet du ministre des Transports, François Bonnardel, a refusé de commenter le dossier.

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