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L'article provient de Le Journal de Montréal

Québec 2022: analysez notre radiographie des candidats aux élections

Une présentation en détails des candidats aux élections provinciales québécoises de 2022

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Annabelle Blais et Marie Christine Trottier

2022-08-27T04:00:00Z
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Âge moyen
44
ans
Femmes
47
%
Sont parents
67
%
Minorités visibles /
Autochtones
14
%
Diplômés
universitaires
74
%
Personnes nées hors Québec/Canada
78

Age moyen

L’âge moyen (44 ans) est un peu plus bas que celui de 2018 (46 ans). C’est la génération X qui est la plus représentée chez les candidats (42 %) soit ceux qui sont nés entre 1966 et 1980. (À lire aussi : Les vieux partis en arrachent)

« En 2018, c’est la première fois que la Chambre n’était pas dominée par des gens du baby-boom. C’était la génération X qui était à l’Assemblée nationale en majorité », souligne Éric Montigny. 

La deuxième génération la plus représentée n’est pas constituée de boomers (19 %), mais de millénariaux (33 %). Les candidats les plus vieux sont Suzanne Gagnon pour le PQ et Marcel Lachaine pour QS, qui ont tous deux 74 ans. La candidate la plus jeune est Elizabeth Stavrakakis, pour le PLQ, qui célébrera ses 18 ans en septembre.

Personnes nées hors Québec/Canada

78 candidats annoncés jusqu’à présent ne sont pas nés au Canada. Ils étaient 54 en 2018. C’est le PLQ qui en compte le plus. Les origines les plus fréquentes sont : Haïti (9), France (8), Liban (6), Maroc (6) et Pérou (5). Ces données n’incluent pas les candidats nés au Québec de parents immigrants.

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Femmes 

Pour le moment, le pourcentage de femmes candidates est le même qu’en 2018. La zone paritaire est atteinte lorsque le ratio homme-femme se situe entre 40 % et 60 %. Elle a été atteinte pour la première fois parmi les candidats en 2018 seulement. (À lire aussi : Plus de femmes candidates grâce à QS et à la CAQ)

Et encore faut-il qu’elles soient élues. Ainsi après les élections, le Salon bleu comptait 42 % de femmes. Cette année toutefois, selon les sondages, plusieurs femmes sont en position favorable. Le nombre d’élues pourrait ainsi être le plus élevé de l’histoire du Québec.

À noter toutefois qu’un plus grand nombre de femmes députées que d’hommes ont choisi de quitter la vie politique, cette année. La première femme députée à l’Assemblée nationale est Marie-Claire Kirkland, en 1961.

Minorités visibles/Autochtones

Ce pourcentage était de 9 % en 2018, donc on note une nette amélioration en 2022. Pour que le Salon bleu soit représentatif du Québec, 15 % des élus devraient être des minorités visibles ou des Autochtones. En nombre, on compte 72 personnes issues de minorités visibles contre 53 en 2018. 

On note aussi une plus grande présence de candidats autochtones, soit 9, dont 6 chez Québec solidaire. En 2018, seul QS présentait une candidate autochtone. Le premier député noir de l’histoire est Jean Alfred en 1976 et le premier député autochtone est Alexis Wawanoloath, en 2007, tous deux pour le PQ. En 2022, toutefois, le PQ est dernier de classe en matière de représentativité des minorités.

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Diplômes universitaires

La grande majorité des candidats ont fait des études universitaires et sont surreprésentés par rapport à la société québécoise. Ceux qui ont fait des études dans les domaines de gestion et de l’administration sont plus nombreux (104 candidats), suivis de ceux qui ont étudié en santé (63) et en droit (53).  

Du côté des emplois, les postes de gestion sont les plus fréquents, et de loin. Les candidats provenant du milieu des affaires et ceux du domaine de l’éducation complètent le top 3 des professions. 

Parents

Deux candidats sur trois ont des enfants. Le candidat qui a la plus grande famille est Robert Daigle, père de 8 enfants, du PCQ. Si c’est à la CAQ qu’on compte le plus de parents, c’est chez QS qu’on retrouve le plus de jeunes parents toutefois.


Qui sont les candidats de chaque parti politique ? 

Quel parti est le plus inclusif ? Qui compte le plus de candidats issus du domaine de la santé et dans quelles formations trouve-t-on le plus de millénariaux ? Nos portraits des cinq partis politiques, réalisés grâce à l’analyse des données des candidats, vous permettront de mieux cerner l’ADN des partis en 2022. 

Âge moyen
49
ans
Femmes
55
%
Sont parents
81
%
Minorités visibles /
Autochtones
11
%
Diplômés
universitaires
84
%
Personnes nées hors Québec/Canada
11
%

La CAQ est le parti qui compte le plus de gestionnaires et d’entrepreneurs (directeur, cadre, président, administrateur, fondateur d’entreprises) et de vedettes médiatiques, loin devant les autres. « C’est dans l’air du temps. Dans les années 1970, on était à construire l’État-providence et là on est rendu à s’assurer que ça fonctionne », explique Eric Montigny. 

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La CAQ est le parti qui compte le plus de femmes candidates (68) à égalité avec QS. Il arrive toutefois au troisième rang en matière de diversité, même s’il s’est amélioré par rapport à 2018. 

C’est l’équipe la plus âgée et celle qui compte le plus de baby-boomers (32 %), dont le chef François Legault. Mais les candidats de la génération X sont tout de même plus nombreux (49 %). C’est à la CAQ que les millénariaux sont les moins représentés (15 %), même les conservateurs les devancent (23 %).

Les candidats de la CAQ sont assez diversifiés, mais leur chef n’aura pas de difficulté à assurer une cohésion, croient les experts. « Les candidats de la CAQ adhèrent avant tout à un programme et c’est un parti moins idéologique que QS. Les motivations sont plus pragmatiques. Il y a moins de rigidité idéologique », dit M. Montigny. « Non seulement [les candidats] boivent le koolaid, mais ils disent publiquement qu’ils le boivent », illustre le professeur Thierry Giasson. 

Âge moyen
39
ans
Femmes
55
%
Sont parents
54
%
Minorités visibles /
Autochtones
18
%
Diplômés
universitaires
80
%
Personnes nées hors Québec/Canada
9
%

Jamais un parti politique n’aura autant présenté de candidats autochtones (6) que Québec solidaire. Il en avait présenté un en 2018. Le parti a aussi amélioré sa part de candidats issus des minorités visibles. 

C’est la formation compte le plus de candidats millénariaux (59 %) et le moins de baby-boomers (11 %). L’âge moyen des solidaires est le plus bas avec le PQ. On compte beaucoup de personnes provenant du monde de l’éducation suivi de travailleurs de la santé. QS a même recruté un directeur et une ex-directrice de la santé publique. « Il y a plusieurs années, c’était le PQ qui allait chercher les candidats du communautaire ainsi que des professeurs et enseignants, explique Eric Montigny. Les bassins naturels de recrutement ont délaissé les plus vieux partis pour les nouveaux partis. »

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Âge moyen
39
ans
Femmes
42
%
Sont parents
58
%
Minorités visibles /
Autochtones
6
%
Diplômés
universitaires
73
%
Personnes nées hors Québec/Canada
6
%

Le Parti Québécois est celui qui compte le plus de jeunes de la génération Z, soit 18 % (nés après 1997). 

« PSPP l’incarne un peu, cette jeunesse, cette volonté de renouveau, c’est peut-être une tentative de revoir un peu l’ADN du PQ », avance Thierry Giasson. C’est d’ailleurs au PQ que l’on compte le plus d’étudiants. Les millénariaux sont très présents (39 %), mais les boomers (15 %) font remonter un peu la moyenne d’âge.

En matière de représentation des minorités visibles, le PQ est bon dernier cette année, loin derrière.

On compte 28 employés, militants ou ex-candidats du Bloc québécois au fédéral. « Le terrain nationaliste est très occupé par la CAQ, il y a eu un mouvement massif de personnel du PQ vers la CAQ et plusieurs péquistes sont devenus caquistes, explique M. Giasson. Alors on se tourne vers son cousin. »

Âge moyen
46
ans
Femmes
38
%
Sont parents
68
%
Minorités visibles /
Autochtones
10
%
Diplômés
universitaires
57
%
Personnes nées hors Québec/Canada
16
%

Le Parti conservateur n’a plus rien à voir avec le parti d’Adrien Pouliot de 2018. Seuls deux candidats de l’ancienne équipe sont de nouveau candidats. 

« C’est la première vraie élection du Parti conservateur du Québec. C’était une coquille vide où Adrien se faisait aller », croit M. Giasson. La génération la plus représentée au PCQ est celle des X (63 %) (nés entre 1965 et 1980), suivi des millénariaux (23 %). La proportion de X chez les conservateurs est la plus élevée de tous les partis.

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Le PCQ est bon dernier en matière de parité. C’est le parti où l’on compte le moins de diplômés universitaires et le plus de candidats ayant uniquement un diplôme d’études secondaires (10 %) ou un DEP (14 %).  

L’équipe d’Éric Duhaime compte le plus de candidats du milieu de la santé (14), dont deux médecins. « Ce n’est pas étonnant considérant l’enjeu sur lequel M. Duhaime veut mener sa campagne , ce qu’il appelle la “dictature sanitaire” », croit M. Giasson. Plusieurs travailleurs de la santé s’étaient opposés à la vaccination obligatoire qui finalement n’a jamais été imposée. 

Âge moyen
46
ans
Femmes
45
%
Sont parents
70
%
Minorités visibles /
Autochtones
27
%
Diplômés
universitaires
76
%
Personnes nées hors Québec/Canada
28
%

Le PLQ est le champion de l’inclusion des minorités visibles en 2022, loin devant les autres partis. C’est un virage à 180 degrés pour ce parti qui était dernier de classe en 2018 (6 %). On compte notamment 10 femmes noires parmi les candidats annoncés. 

C’est aussi chez les libéraux que la proportion de candidats nés à l’étranger est la plus élevée. On compte quatre personnes nées au Cameroun, quatre en Haïti et trois au Maroc, notamment.

Au cours de la dernière semaine, le parti a mis les bouchées doubles pour rattraper le grand retard d’annonces de candidatures qu’il avait en confirmant une vingtaine de candidats.

Le PLQ est encore le parti des avocats, mais il a depuis été complètement déserté par les médecins et on compte très peu de gens du milieu de la santé.


Pour en savoir plus sur votre circonscription, rendez-vous sur la page « Candidats et Circonscriptions »

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