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Le chanteur R. Kelly reconnu coupable de crimes sexuels

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2021-09-27T19:43:57Z
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La star américaine déchue du R&B, Robert Kelly, a été reconnue coupable, lundi, par un tribunal de New York, d’une série de crimes sexuels, dont celui d’avoir dirigé, pendant des années, un «système» d’exploitation sexuelle de jeunes femmes, dont des mineures. 

Durant les six semaines de procès à Brooklyn, neuf femmes et deux hommes ont déclaré à la barre que R. Kelly les avait agressés sexuellement, décrivant des viols, des prises de drogues forcées, des situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie.

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Le chanteur de 54 ans, connu pour sa chanson I Believe I Can Fly, a également été reconnu coupable par le jury du tribunal fédéral de Brooklyn du crime de «trafic sexuel».

Robert Sylvester Kelly était jugé depuis plus d’un mois notamment pour extorsion, exploitation sexuelle de mineurs, enlèvement, corruption et travail forcé, sur une période allant de 1994 à 2018.

L’ex-étoile afro-américaine du R&B, portant veste et cravate, n’a pas manifesté d’émotion particulière à l’énoncé de sa culpabilité. Masqué, il s’est contenté de baisser la tête et de fermer les yeux.

Tout au long du procès, il était resté mutique.

L’un de ses avocats, Deveraux Cannick, a déclaré à la presse qu’ils étaient «déçus du verdict» rendu par un jury de cinq femmes et sept hommes et qu’ils envisageaient de faire appel.

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Condamnation en mai  

Comme c’est très souvent le cas dans la procédure pénale aux États-Unis, la condamnation à une peine de prison sera rendue bien plus tard, en l’occurrence le 4 mai 2022 pour R. Kelly, déjà en détention provisoire. Il risque la prison à vie.

R. Kelly est accusé d’avoir perpétré ces crimes en toute impunité, profitant de sa notoriété. Il a toujours nié les faits.

Ce procès est considéré comme une étape majeure du mouvement #MeToo: c’est la première fois que la majorité des plaignantes sont des femmes noires et qu’elles accusent un artiste noir.

Les débats se sont rapidement concentrés sur le «système» qu’avait mis en place R. Kelly pour attirer à lui de très jeunes femmes et les agresser sexuellement, avec la complicité de son entourage, comme dans une sorte d’entreprise mafieuse, selon l’accusation.

«Ce n’est pas un génie. C’est un criminel. C’est un prédateur», avait affirmé la procureure adjointe Nadia Shihata dans son réquisitoire la semaine dernière.

Nombre de victimes ont raconté avoir rencontré la star lors de concerts, durant lesquels elles s’étaient vu confier un petit morceau de papier avec les coordonnées du chanteur par son entourage. Il pourrait faire quelque chose pour leur carrière musicale, leur promettait-on.

Au lieu de cela, les victimes se sont fait «endoctriner» dans le milieu sordide de R.Kelly, ont accusé les procureurs de Brooklyn, forcées à des rapports sexuels avec le chanteur et maintenues dans ce système par des «mesures coercitives».

Droguée et violée  

Six femmes sont au centre de l’affaire.

Parmi elles, Sonja, une stagiaire d’une radio locale, qui a confié s’être rendue, depuis l’État américain de l’Utah, jusqu’au studio de R. Kelly à Chicago, pensant qu’il lui accorderait une interview.

La jeune femme a raconté qu’elle s’était retrouvée piégée par ses associés dans une pièce sans fenêtre pendant plusieurs jours, avant qu’on ne lui donne à boire et à manger et qu’on la drogue. Elle a dit s’être réveillée sans sous-vêtements, en voyant R. Kelly remettre son pantalon.

Une autre femme a raconté que R. Kelly l’avait forcée à se faire avorter, étant tombée enceinte de lui alors qu’elle était mineure. Quatre femmes ont affirmé qu’il leur avait transmis l’herpès, sans leur avoir dit qu’il avait ce virus.

L’avocate Gloria Allred, qui représentait trois des six plaignantes, a soutenu que le verdict contre R. Kelly devait servir d’exemple pour tous les gens connus qui se servent de leur «notoriété pour faire de leurs fans des proies».

«La question n’est pas de savoir si la loi va vous rattraper, mais quand.»

R. Kelly n’en a pas fini avec la justice: il est aussi inculpé d’agressions sexuelles à Chicago et dans les États de l’Illinois et de New York.

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