Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Groenland: «Il nous le faut», affirme Donald Trump

AFP
Partager

AFP

26 mars à 11h50
26 mars à 17h06
Partager

Donald Trump a accru mercredi sa pression sur le Groenland en affirmant, peu avant la visite de son vice-président JD Vance, que les États-Unis devaient prendre le contrôle de l’île danoise pour des questions de «sécurité internationale». 

• À lire aussi: Groenland: le Danemark salue le changement de programme de la visite américaine

• À lire aussi: J. D. Vance ira au Groenland malgré les protestations du Danemark

• À lire aussi: Copenhague hausse le ton contre la venue de responsables américains au Groenland

«Je n’aime pas le dire comme ça, mais il va nous falloir» prendre possession de l’immense territoire arctique, a ajouté Donald Trump, deux jours avant la visite du vice-président JD Vance au Groenland. «Nous avons besoin du Groenland pour la sécurité internationale. Nous en avons besoin. Il nous le faut», a-t-il ajouté.

«C’est une île dont nous avons besoin d’un point de vue défensif et même offensif», a poursuivi le président américain.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Réagissant à ces déclarations, la première ministre danoise, Mette Frederiksen, a reconnu que l’intérêt du président américain pour la grande île plaçait son pays et le territoire autonome danois dans une «situation difficile».

Publicité

«Il ne fait aucun doute que nous nous trouvons dans une situation difficile. Une situation qui va aller et venir - peut-être pendant longtemps», a-t-elle écrit dans un message sur Facebook mercredi soir.

«Il ne faut pas se faire d’illusions. L’intérêt du président Trump pour le Groenland ne disparaît pas», a ajouté Mme Frederiksen.

Elle a répété que le territoire n’était «pas à vendre» et que cela avait été dit à l’administration américaine à plusieurs reprises.

AFP
AFP

«Ils savent que le Groenland n’est pas à vendre. Ils savent que le Groenland ne veut pas faire partie des États-Unis. Cela leur a été communiqué sans ambiguïté, tant directement qu’en public», a-t-elle ajouté.

Son gouvernement avait déjà vivement critiqué l’arrivée non sollicitée d’une délégation de haut niveau avec la venue annoncée de l’épouse de JD Vance, pour une course de chiens de traineaux, le déploiement d’une avant-garde de sécurité avec véhicules blindés à Nuuk — la capitale du Groenland — ou encore la possible visite du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz.

Ils semblaient avoir obtenu gain de cause, avec l’annonce par JD Vance qu’il se rendrait uniquement sur la base militaire de Pituffik. La diplomatie danoise a salué un revirement américain et précisé qu’il n’était plus question de déplacement ailleurs dans le territoire autonome danois.

«Je pense qu’il est très positif que les Américains annulent leur visite auprès de la société groenlandaise. À la place, ils visiteront leur propre base, Pituffik, et nous n’avons rien contre», a déclaré à la radio DR le ministre danois des Affaires étrangères Lars Løkke Rasmussen.

Publicité

«Les voitures (de la délégation américaine, NDLR) qui ont été livrées il y a quelques jours sont en train d’être ramenées à la maison, et l’épouse du vice-président américain et son conseiller en matière de sécurité ne feront pas de visite dans la société groenlandaise», a-t-il précisé.

«Je suis le ministre des Affaires étrangères, je dois donc parler de manière diplomatique, mais à bien des égards, il s’agit d’une pirouette magistrale pour faire croire à une escalade alors qu’il s’agit en réalité d’une désescalade», selon lui.

Depuis les législatives du 11 mars, les partis du Groenland sont en pleine négociation pour former une coalition gouvernementale.

«Sécurité de l’Arctique»

JD Vance ira vendredi sur cette base de la branche de l’armée américaine dédiée à l’espace, «pour être informé des sujets liés à la sécurité de l’Arctique» et rencontrer les troupes, ont indiqué mardi ses services.

AFP
AFP

La base de Pituffik (anciennement appelée Thulé) «sert à la détection de départ de missile, la défense antimissile et les missions de surveillance de l’espace», précise la vice-présidence américaine.

Marc Jacobsen, maître de conférence au College royal de défense danois, a estimé que la décision de limiter la visite de JD Vance constituait «une désescalade».

«Le fait que les autorités groenlandaises et danoises vous disent que vous n’êtes pas les bienvenus est significatif», a-t-il dit à l’AFP.

«Le risque d’une couverture négative dans les médias et les réseaux sociaux a peut-être encore plus pesé», a-t-il ajouté, rappelant qu’une manifestation était annoncée à Sisimiut, après une première manifestation antiaméricaine dans la capitale Nuuk le 15 mars.

AFP
AFP

Sur le fond, le spécialiste a estimé que le seul pays qui menace le Groenland était les États-Unis. «La Chine ou la Russie (...) n’ont aucun intérêt à attaquer le Groenland», a-t-il dit, et ils n’y ont «aucune activité» actuellement.

Depuis décembre et les premières annonces de Donald Trump sur son intention d’acquérir l’immense île arctique, sa classe politique a souligné qu’elle n’était pas à vendre, mais «ouverte aux affaires».

Dans un sondage réalisé fin janvier, la population groenlandaise s’est dite massivement opposée à l’idée d’un rattachement à Washington.

Territoire grand comme quatre fois la France, le Groenland attise les convoitises sur ses supposées richesses minérales, très largement inexploitées.

Publicité
Publicité
Image du contenu audio en cours