Le jambon de Pâques est-il toujours aussi populaire?
Guillaume Cotnoir-Lacroix
Ils seront de retour ce dimanche, les traditionnels brunchs de Pâques. Peut-être certains d’entre vous ont déjà commencé à songer à un menu. Mais quelles sont les tendances cette année?
Chose certaine, chez les Cochons tout ronds de Racine, la production de jambons allait bon train mardi matin, dans le fumoir. Les quantités disponibles étant plus limitées qu’ailleurs, le propriétaire a bon espoir d’écouler très rapidement tous les stocks.

«On en fait plusieurs dizaines par semaine en temps normal. On double, triple ou peut-être même quadruple notre production pendant le temps de Pâques», explique le propriétaire Bruno Mathey, qui a repris l’entreprise familiale.
L’entreprise, qui se spécialise d’abord et avant tout dans les charcuteries, constate aussi un engouement pour les plateaux, au grand bonheur du propriétaire.
«C’est peut-être moins traditionnel au Québec, mais c’est très traditionnel en Europe d’avoir un plateau de charcuteries pour accompagner de gros dîners comme ça», explique l’entrepreneur.

À la boucherie Face de Bœuf sur Queen-Victoria, à Sherbrooke, la copropriétaire Sylvie Bouffard nous présente d’énormes pièces de jambon destinées à être coupées en plus petites pièces pour les clients.
«On pense en vendre 200 cette semaine», analyse Mme Bouffard. La météo a toujours tendance à influencer le comportement des consommateurs à l’approche de Pâques, note-t-elle.
«Je pense que la plupart des clients ont déjà une idée de ce qu’ils vont cuisiner pour Pâques, mais je pense qu’ils vont se laisser influencer. Si par exemple il fait 15 à 20 degrés au soleil toute la semaine avant Pâques, c’est certain que là on va voir des pièces de barbecue davantage priorisées que le jambon», analyse celle qui parle par expérience.

Dans le stationnement d’une épicerie, mardi matin, plusieurs Sherbrookois avaient déjà en tête leur menu pour dimanche, du jambon à l’agneau en passant par un dîner de style «potluck» où tous les convives sont invités à amener un plat.
L’expert en agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, constate effectivement que le jambon, tout en demeurant l’option numéro 1 des Québécois, cède souvent sa place maintenant à des tables plus variées.
«Il y a 50-60 ans, il y avait un aspect religieux à Pâques et les traditions étaient extrêmement importantes, mais là, aujourd’hui, on diversifie un peu. Le jambon demeure encore très populaire, mais les gens se réorientent aussi vers d’autres types de viandes comme l’agneau par exemple, dépendamment des prix», constate-t-il.