Quels médicaments de votre pharmacie sont adaptés pour vos animaux ?
Claudia Gilbert
Saviez-vous qu’il est possible de donner certains médicaments destinés aux humains à nos animaux de compagnie ?
Claudia Gilbert fait le tour de notre pharmacie et nous dit quoi donner.
ACÉTAMINOPHÈNE :
D’abord, il faut savoir que l'acétaminophène tue les chats, peu importe la dose.
Le médicament cause une méthémoglobinémie. En gros, l’hémoglobine des globules rouges s’oxyde, empêchant donc le transport d’oxygène vers les cellules. Le chat manque d’oxygène, en 1-4h, on note des difficultés respiratoires. Ses gencives deviennent généralement foncées (brunes). Le comprimé cause aussi des dommages au foie et reins.
L’acétaminophène peut être administré aux chiens sur recommandation vétérinaire. La dose doit être calculée par un vétérinaire parce qu’il est facile de les intoxiquer avec les formulations en vente libre et il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de contrindications).
IBUPROFÈNE :
Toxique pour les chats et les chiens! Dure plus longtemps, absorption plus rapide, atteint des niveaux sanguins plus élevés chez les animaux que chez les humains, ce qui entraine des risques d’ulcérations digestives et d’insuffisance rénale aiguë.
Globalement, il ne faut jamais donner d’anti-inflammatoire humain aux animaux.
LOPERAMIDE :
Ce médicament contre la diarrhée n’est pas recommandé chez les animaux puisque ça ralentit le transit intestinal. Quand la diarrhée a une cause infectieuse, ce qui est souvent le cas chez les animaux, diminuer le transit favorise l’infection. Donc, en cas de doute, on ne donne pas d’Imodium. Certains chiens peuvent développer des signes neurologiques (opioïde).
SUBSALICYLATE DE BISMUTH :
Peut être utilisé chez les animaux qui ont de la diarrhée, mais sous supervision vétérinaire parce qu’il y a des risques à l’utiliser, surtout chez les chats.
DIMENHYDRINATE :
Pas très efficace pour gérer la nausée chez les animaux et il y a des effets secondaires potentiels même à petite dose : sédation, ataxie, changements de comportements, effets sur le système digestif, convulsions. Je ne le recommande pas.
DIPHÉNHYDRAMINE :
À garder dans sa pharmacie lorsqu’on a un animal à la maison. C’est un anti-histaminique qu’on peut utiliser dans les cas de réactions allergiques à des piqûres ou morsures d’insectes par exemple. Il faut s’assurer que la formulation qu’on achète ne contient pas de xylitol, c’est un édulcorant qu’on retrouve parfois dans les formulations pour enfants, parce que c’est toxique chez les animaux. Questionner votre vétérinaire pour connaitre la dose à donner à votre animal.
CETIRIZINE :
C’est aussi un anti-histaminique qui peut être utilisé chez les chats/chiens qui souffrent d’allergies sous la recommandation d’un vétérinaire. La dose doit être calculée par un vétérinaire! Ce n’est pas super efficace chez les animaux, on le réserve pour les cas vraiment légers, il y a plusieurs médicaments vétérinaires disponibles avec une bien meilleure efficacité. Attention à la formule *complet* qui contient un autre médicament qu’on ne veut pas donner aux animaux.
Certains médicaments peuvent mettre la vie de votre animal en danger ou à l’opposé être tout à fait banals.
Tout dépend de la molécule, de la concentration et de la taille de l’animal.
Hormones : Un seul comprimé de manière ponctuelle n’est habituellement pas problématique.
Antidépresseurs : On en utilise certains chez les animaux, donc ça peut ne pas être inquiétant, mais à trop grande dose certains peuvent induire ce qu’on appelle un syndrome sérotoninergique : tremblements, hyperthermie, symptômes digestifs qui apparaissent rapidement après l’ingestion et qui nécessitent une intervention vétérinaire.
Médicaments pour dormir : Ça ne cause souvent pas de problème, comme ça peut entrainer de la sédation ou paradoxalement de l’excitation. Encore ici, ça dépend de la dose.
Médicaments pour le TDAH : Ça peut causer une simple hyperactivité temporaire jusqu’à des convulsions... Pour les formules à dissolution retardée, ça peut prendre 4-6h avant d’observer des symptômes et ça peut persister jusqu’à 48h.
À faire si notre animal prend de la médication par inadvertance.
On n’attend pas d’observer des signes :
Pour tout type d’intoxication, on contacte un vétérinaire avec le plus d’informations possible (quelle molécule, concentration, poids de l’animal, moment suspecté de la consommation). Même quand les cliniques sont fermées, appelez un centre d’urgence.
Il est plus facile de prévenir les symptômes d’intoxication quand la consommation vient de survenir : parfois ça nous donne l’option de les faire vomir ou d’administrer des agents qui vont prévenir l’absorption, faciliter leur élimination par le corps de l’animal ou protéger les organes des dommages potentiels.