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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Erin O'Toole perd son vote de confiance

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Raphaël Pirro | Agence QMI

2022-02-02T13:58:23Z
2022-02-02T20:21:50Z
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C’est la fin pour Erin O’Toole: le chef conservateur a officiellement perdu l’appui des membres de son caucus après un vote de confiance mercredi. Il quitte son rôle de chef du Parti conservateur du Canada (PCC) et pourrait être remplacé par un chef intérimaire dès aujourd’hui.

• À lire aussi: Vote de confiance: Erin O’Toole réagit à sa défaite

Au terme d’une rencontre virtuelle qui a débuté en matinée, les membres du caucus ont voté massivement contre M. O’Toole, soit 73 députés contre lui et 45 en sa faveur, a confirmé Scott Reid, président du Caucus national conservateur.

Justin Trudeau a «salué» et remercié son vis-à-vis lors du début de la période de questions mercredi après-midi. «Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous sommes en désaccord au sujet de la direction que doit prendre ce pays, mais il s’est levé pour aider son pays et je tiens à le remercier pour ses sacrifices», a-t-il déclaré.

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Les échanges auraient été laborieux, selon le «Globe & Mail». Erin O’Toole aurait promis à ses collègues de revoir les positions du parti et leur a proposé de devancer la date prévue pour le vote de confiance par les adhérents du PCC, qui était censé avoir lieu en 2023. Il aurait même offert ses excuses à ceux qui se sont sentis «heurtés» par ses décisions comme chef.

À peine le résultat du vote annoncé, un député du Nouveau-Brunswick, John Williamson, a annoncé son intention de briguer la chefferie de manière intérimaire «après l’encouragement des membres du caucus conservateur».

«En tant que chef intérimaire, je respecterai ce que notre mouvement, notre parti et notre caucus ont à dire. Je suis issu de la base de ce parti, et j'ai un profond respect pour le Parlement», a-t-il écrit dans une déclaration fraichement publiée sur sa page web.

M. O’Toole avait déclaré sur Twitter lundi soir qu’il accepterait l’issue du vote. Il a toutefois mis en garde ses collègues plus conservateurs contre les franges plus conservatrices du parti, qui menacent de transformer le Parti conservateur en «NPD de la droite», voulant dire un parti condamné à rester dans l’opposition.

Écoutez Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio:

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Un deuxième chef tassé après moins de deux ans    

Erin O’Toole a été élu à la tête du Parti conservateur au mois d’août 2020, après une course à l’investiture lors de laquelle il se présente comme un «true blue», un «vrai bleu», qui représente la grande majorité plus conservatrice du parti.

C’est en grande partie ce qui lui permet de dépasser son principal concurrent, l’ancien ministre Peter MacKay, qui pourtant entamait la course avec une longueur d’avance.

Après avoir pris les rênes du parti, Erin O’Toole a reculé sur de nombreuses positions qu’il défendait pendant son ascension au pouvoir, notamment sur la taxe carbone, qu’il avait l’habitude de pourfendre.

Le recentrage du Parti conservateur s’est accentué lors de la dernière campagne électorale, avec une plateforme de dépenses plus coûteuse que celle du Parti libéral.

Erin O’Toole succédait à Andrew Scheer, qui avait été choisi par les membres du PCC pour représenter le parti aux élections de 2019. M. Scheer avait réussi à vaincre Maxime Bernier par un mince avantage. M. Bernier a depuis quitté le PCC pour fonder le Parti populaire du Canada (PPC).

Fils du député conservateur de l’Ontario John O’Toole, il est élu pour la première fois lors des élections de 2012. Avant de se présenter en politique, il a fait carrière au sein des Forces armées canadiennes, avant de se tourner vers la pratique du droit des affaires.

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