Quel DG pourrait vouloir de Shea Weber?

Jonathan Bernier
Shea Weber ne jouera plus jamais dans la LNH. Si le défenseur de 36 ans refuse de s’adresser aux médias, comme ce fut une fois de plus le cas à Vancouver, mercredi, c’est qu’il craint de s’échapper à propos de sa retraite.
La confirmer alors qu’il reste encore quatre ans à son contrat serait lourd de conséquences.
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Non pas en raison des 6 M$ qu’il lui reste à toucher. Selon le site capfriendly, une sommité en la matière, la somme des contrats que Weber a signés au cours de sa carrière totalise plus de 124 M$. Sa famille et lui sont à l’abri des besoins pour des générations à venir.
Annoncer officiellement sa retraite coûterait plutôt cher aux Predators de Nashville qui, en raison de la structure du contrat signé en juillet 2012, devraient s’acquitter d’une pénalité de quelques dizaines de millions de dollars dont il serait fastidieux d’énumérer les détails ici.
Par conséquent, l’empreinte annuelle de 7,86 M$ sera comptabilisée sur la masse salariale du Canadien pour les quatre prochaines saisons. Ça risque d’être long dans un monde postpandémique où le plafond salarial ne bouge pas beaucoup.
À moins, comme il est de plus en plus question à une dizaine de jours de la date limite des transactions, que Kent Hughes réussisse à envoyer ce contrat ailleurs.
Parvenir à le faire ne représente probablement pas un problème en soi. Toutefois, ceux qui s’attendent à voir Hughes obtenir un retour appréciable en échange du pacte de Weber devront réviser leurs attentes.
La LNH a beau être un milieu où tout le monde se connaît, ce n’est pas demain la veille qu’un directeur général va aider un confrère à se sortir d’une situation précaire en lui offrant, en plus, un cadeau. C’est plutôt l’inverse qui risque de se produire.
Les bons Samaritains
Au cours de la dernière décennie, plus d’une dizaine de transactions impliquant des cas similaires ont été réalisées. Des transactions qu’on peut diviser en deux catégories : celle des lourds contrats de joueurs actifs et celle des lourds contrats de joueurs blessés à long terme.
Dans le premier cas, un directeur général fait une fleur à un collègue en acceptant de lui retirer une épine du pied. À ce moment, l’équipe qui souhaite se départir d’un lourd contrat doit, habituellement, offrir au bon samaritain qui accepte de l’accommoder un haut choix de repêchage (1er ou 2e tour).
Dans la seconde, qu’on peut qualifier d’échange de bons procédés, la situation problématique d’un directeur général devient une solution pour un autre (pensons à une équipe qui souhaite s’approcher du plancher salarial).
Dans cette catégorie, qui représente la situation de Weber, les exigences sont moindres. On parle habituellement de vétérans en milieu de carrière ou de joueurs de soutien. Pas de lourdes pertes.
Un incitatif intéressant
Mais, d’une façon ou d’une autre, l’équipe qui tente de se départir d’un gros contrat ou de se séparer d’un joueur qui se trouve sur la liste des blessés à long terme n’obtient jamais grand-chose en retour.
Dans le cas de Weber, ce qui peut être intéressant pour un directeur général dont le propriétaire est pauvre (Arizona) ou simplement pingre (Ottawa), c’est que son véritable salaire sera de 3 M$ la saison prochaine et de seulement 1 M$ lors de chacune des trois dernières saisons de son contrat.
Sans compter que, puisque Weber se trouve sur la liste des blessés à long terme, les assurances de la LNH s’acquitteront de 60 % à 80 % de la facture.
Obtenir 7,86 M$ sur une masse salariale à une fraction du prix. Pour certains DG, ça pourrait être un incitatif intéressant.
Écoutez le segment de Jonathan Bernier de passage à JiC à ce sujet dans la vidéo ci-dessus.