Québécois malades dans le même tout-inclus au Mexique: une situation qui dure depuis des mois

Vincent Desbiens
Les dizaines de Québécois qui sont présentement malades dans un tout-inclus mexicain ne sont pas les seuls pensionnaires de l’établissement de luxe à avoir vécu ce genre de mésaventure au cours des dernières semaines, a appris Le Journal. Certains en subissent toujours les contrecoups plusieurs semaines plus tard.
«Encore aujourd’hui, j’ai des problèmes de digestion. J’ai pris des antibiotiques, je suis allée chez le médecin, mais ça ne passe pas», raconte Maryse Lapointe, une Québécoise qui a séjourné au Sandos Playacar, à Playa del Carmen, au Mexique, à la mi-janvier.
Ce centre de villégiature de la Riviera Maya fait les manchettes parce que plus de 300 personnes ont éprouvé des symptômes de vomissements, de diarrhée et de déshydratation au cours des derniers jours.
D’après des médias mexicains, l’agence de santé publique du Mexique a déterminé qu’il «s’agirait d’une infection gastro-intestinale engendrée par la consommation d’aliments potentiellement avariés ou mal préparés». Le buffet principal de l’hôtel a été fermé pour cinq jours.

Hasard douteux
Mme Lapointe croyait s’en aller passer une semaine de rêve avec une vingtaine de membres de sa famille du 15 au 22 janvier. Malheureusement, c’est tout l’inverse qui s’est produit.
«Je dirais que plus de la moitié d’entre nous avons été malades, certains plus, d’autres moins. [...] On pensait simplement avoir été malchanceux, mais on trouvait ça spécial de tous avoir eu des symptômes... il faut croire qu’il y avait peut-être autre chose après avoir vu le nombre de personnes qui ont été touchées finalement.»

Stéphane Tétreault, qui a décidé de gâter sa famille pour les vacances du Nouvel An, se souvient d’avoir pensé la même chose quand 10 des 12 personnes qui l’accompagnaient sont, comme lui, tombées gravement malades lors du voyage.
«C’est un moment mémorable qui a tourné au vinaigre et qui ne reviendra malheureusement jamais. C’est excessivement frustrant. Surtout avec ce qu’on a appris dans les derniers jours», déplore-t-il, ajoutant que certains de ses proches ont dû être hospitalisés pendant leur séjour ou en revenant au Québec.

Catastrophe à venir
Depuis la fin de semaine, un regroupement de victimes du Sandos Playacar s’est formé sur les réseaux sociaux. Le groupe compte désormais plus de 600 membres, dont la vaste majorité a été atteinte par les mêmes symptômes.

Devant ce nombre qui ne cesse de grandir, M. Tétreault a peine à croire que les voyagistes et les agences de voyages continuent à vendre des forfaits pour ce tout-inclus.
«L’hôtel refuse d’admettre ses torts et dit que tout est beau. À ce rythme-là, ça va être une sérieuse catastrophe pour la semaine de relâche», prédit-il, s’inquiétant même de possibles décès.
«Expérience agréable»
Le Journal a appris mardi soir que Vacances Air Canada avait contacté certains clients dont le voyage au Sandos Playacar était prévu pour les prochains jours. Ceux-ci pourront annuler leur réservation en échange de crédits voyage ou repousser la date de leur séjour.
Pour leur part, Voyages Air Transat et Vacances Sunwing n’avaient pas emboîté le pas. Ils continuent d’offrir leur forfait pour le tout-inclus, qui, selon eux, a fait le nécessaire pour assurer la sécurité des vacanciers.
«Des mesures rigoureuses ont été mises en place par [l’hôtelier], en collaboration avec les autorités sanitaires locales, pour assurer un environnement sécuritaire pour tous les invités. [... ] Les services de l’hôtel, incluant l’approvisionnement d’eau, demeurent pleinement opérationnels afin de continuer à offrir une expérience agréable aux invités», explique la cheffe des relations publiques d’Air Transat, Marie-Christine Pouliot, par écrit.