Québec solidaire veut connaitre le coût maximal du troisième lien
Talonné par Gabriel Nadeau-Dubois, François Legault évite de fixer un prix plafond
Marc-André Gagnon
Pressé de questions par Gabriel Nadeau-Dubois, François Legault a soigneusement évité de fixer un prix plafond pour le projet de tunnel Québec-Lévis.
• À lire aussi: Troisième lien: Québec a changé, estime Catherine Dorion
« J'ai une question très, très simple pour le premier ministre du Québec : [...] quel est le montant maximal qu'il est prêt à débourser pour construire son 3e lien », a répété en chambre le chef parlementaire de Québec solidaire.
Trois fois plutôt qu’une, le premier ministre a refusé net d’établir une limite budgétaire pour le projet de 3e lien.
La veille, en réagissant aux résultats du scrutin fédéral, le chef caquiste a affirmé que son gouvernement creusera un tunnel avec ou sans l’argent d’Ottawa. Québec réclame 40 % de financement fédéral, sur un projet estimé entre 6 à 10 milliards $. Pour l’instant, Justin Trudeau s’intéresse seulement à la partie transport en commun du projet, sans promettre quoi que ce soit.
Une « obsession » dit QS
« Pour le 3e lien, il prend les Québécois pour une carte de crédit, a réagi M. Nadeau-Dubois. Quatre milliards de plus [sans contribution fédérale], ce n'est pas grave : c'est les générations futures qui vont payer le coût écologique et financier de ses obsessions. »
Plutôt que de répondre directement à sa question, François Legault a saisi l’occasion pour rappeler que la semaine dernière, le nouveau chef parlementaire de Québec solidaire a fait peu de cas de la défense des champs de compétence. « Si j'écoutais Québec solidaire, on fermerait la place ici », a lancé M. Legault.
« S'il y avait des Olympiques du détournement de sujet, le premier ministre viendrait de gagner la médaille d'or », a répliqué le député de Gouin.
Le chef caquiste a conclu la joute oratoire en accusant QS de nier les problèmes de circulation entre Québec et Lévis. M. Legault a écorché les libéraux au passage, en leur reprochant d’avoir désormais ni position, ni proposition à ce sujet.
« Quand on sait que le premier ministre du Québec pense que le tunnel caquiste va être bon pour l'environnement, on comprend qu'on part de loin en matière d'environnement », a plus tard rétorqué la députée libérale Isabelle Melançon.