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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Québec solidaire: Gabriel, sors de là!

La politique est déjà dure. Les couteaux dans le dos sont de trop.

Gabriel Nadeau-Dubois n’a plus aucun intérêt à rester dans le caucus de Québec solidaire.
Gabriel Nadeau-Dubois n’a plus aucun intérêt à rester dans le caucus de Québec solidaire. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Mario Dumont

Mario Dumont

28 mars
28 mars à 0h15
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Gabriel Nadeau-Dubois a clairement annoncé sa décision de tourner la page sur Québec solidaire. Or, dans un désir noble de bien faire les choses, il a précisé son intention de terminer son mandat en cours. 18 mois. C’est long.

Plusieurs l’ont félicité pour cette démonstration de responsabilité. Pourtant, cette décision signifie aussi qu’il reste dans le décor, soumis à la critique interne pendant cette période. Et s’il y a une chose qui est devenue évidente cette semaine, c’est que des détracteurs bavards, il y en aura.

L’ex-co-porte-parole Émilise Lessard-Therrien a dénoncé publiquement le style de leadership de l’ancien chef parlementaire. Ce propos rejoint un courant entendu à l’intérieur du parti. En fait, ceux qui l’ont usé, pour reprendre son expression, pourraient continuer de lui rendre la vie dure.

Il a heurté un militantisme plus radical, des gens qui voient la politique comme l’art des grands coups de gueule et des révolutions dans la rue. Eux ont détesté son virage pragmatique. Ses efforts pour faire de Québec solidaire un parti de pouvoir furent à leurs yeux une honteuse tentative de dénaturer leur parti.

S’ils ont avalé de travers pendant quelques mois, maintenant que Gabriel n’a plus le haut du pavé, je ne serais pas surpris de les voir le crucifier sur la place publique. Pourquoi? Pour montrer aux futurs chefs ce qu’il ne faut pas faire.

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Dure, la politique

La politique est suffisamment ingrate déjà, personne ne mérite de la faire assis sur un tapis de clous. Sincèrement, plus rien de bon n’arrivera à GND dans le caucus de Québec solidaire, bien qu’il y compte quelques bons camarades.

Gabriel, conseil d’ami, sors de là et vite!

Je sais bien que démissionner en cours de mandat a mauvaise presse. Abandonner ses électeurs, provoquer une élection partielle coûteuse... des critiques s’exciteront pendant vingt-quatre heures.

Or notre système est ainsi fait: les élections complémentaires existent parce que la politique exige qu’on y consacre sa vie. Et en quatre ans, il survient une multitude de changements, de circonstances politiques ou personnelles qui peuvent pousser des gens à la quitter. C’est la vie.

Bien sûr, il y a aussi la nouvelle règle voulant qu’un député qui quitte son poste en cours de mandat soit privé de son allocation de départ. Compte tenu de ses années de service, Gabriel Nadeau-Dubois a droit à une somme qui devrait atteindre les six chiffres.

Les élus ne sont pas plus angéliques que le reste de la population. À moins d’être indépendant de fortune, n’importe qui intégrerait cette variable dans sa réflexion. Mais attention! Une année à se faire suer, ça vaut cher aussi.

S’il tient vraiment à terminer son mandat, il y aura toujours l’option de devenir député indépendant. GND pourrait ainsi assurer le service dans sa circonscription et consacrer ses maigres droits de parole à pousser une cause chouchou.

J’appliquerai ici à la politique les mots de Charles Aznavour: «Il faut savoir quitter la table, lorsque l’amour est desservi».

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