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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

3e lien en Basse-Ville: Québec recule et révise son tracé

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Marc-André Gagnon | Bureau parlementaire

2021-10-26T12:06:15Z
2021-10-26T18:12:01Z
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Devant la pression populaire, le gouvernement Legault évalue la possibilité d’abandonner complètement l’embranchement du tunnel Québec–Lévis qui était projeté jusqu’en Basse-Ville.  

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Le cas échéant, le troisième lien relierait les deux rives dans un seul et unique axe, compris entre l’autoroute Laurentienne, à la hauteur Soumande, et l’autoroute 20 près de la sortie Mgr-Bourget, du côté de Lévis. 

Si jamais les analyses démontrent qu’il demeure pertinent de creuser un tunnel jusque dans Saint-Roch, la possibilité d’y accéder via le boulevard Charest sera réservée exclusivement aux autobus, a confirmé le ministre des Transports, François Bonnardel. 

Les voitures et les camions qui emprunteraient le 3e lien jusqu’à l’îlot Fleurie conserveraient alors la possibilité de rejoindre l’autoroute Dufferin-Montmorency, mais en direction est seulement, vers Sainte-Anne-de-Beaupré. 

Il n’y aurait donc aucune sortie vers le centre-ville, ni vers la colline Parlementaire, en passant par Honoré-Mercier. 

Si la liaison au quartier Saint-Roch est maintenue, tout porte à croire que la facture du projet, estimée entre 6 à 10 milliards $, demeurera la même, puisque le plus gros tunnelier au monde devra parcourir le même chemin jusqu’à chaque extrémité. L'histoire sera évidemment différente si la portion dans Saint-Roch est abandonnée.

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Écoutez l'entrevue de Régis Labeaume avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio: 

Inquiétudes 

Ce revirement, cinq mois après le dévoilement du Réseau express de la Capitale (REC), survient alors que plusieurs groupes de citoyens, mobilisés notamment par Québec solidaire, pressent le gouvernement de reculer sur son engagement phare.  

La députée solidaire de Taschereau, Catherine Dorion, qui fait du 3e lien un enjeu national, préférerait que le tunnel soit dédié exclusivement au transport collectif.  

«J’ai mesuré et compris l’inquiétude des gens de Saint-Roch dans les dernières semaines», a expliqué le ministre Bonnardel, lors d’une mêlée de presse. 

C’est le premier ministre François Legault, qui a vendu la mèche lors d’une entrevue au Téléjournal, hier soir. «Sur le tracé, entre autres à Québec, on est ouverts à faire des changements», a-t-il affirmé. 

L’opposition crie à l’improvisation 

«C'est une bonne nouvelle évidemment pour le quartier Saint-Roch. On a gagné une première petite bataille, on est loin d'avoir gagné la guerre», a commenté Mme Dorion, en félicitant tous ceux qui se sont mobilisés. 

Avec un achalandage quotidien estimé de 50 000 à 55 000 véhicules, le troisième lien demeure une menace pour les quartiers centraux, a-t-elle rappelé, en proposant de mettre sur pied une commission parlementaire sur la congestion routière. 

«Ça témoigne encore une fois de l’improvisation, a réagi de son côté la cheffe libérale Dominique Anglade. C’est de l’improvisation pure et simple. Aucune étude scientifique ne va cautionner ça. Et du jour lendemain, on prend un crayon puis on ferme une sortie. Ce n’est pas crédible. [...] J’espère que cette aberration ne verra pas le jour.»   

«Est-ce qu’on redessine à la main comme ça, a soulevé dans le même sens le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. Clairement, il y a un déficit de crédibilité grandissant concernant ce projet-là et il n’est pas plus acceptable, tant sur le plan financier ni sur le plan environnemental ni sur le plan de la planification des transports. C’est un projet qui s’en va nulle part.» 

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