Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Québec ne veut pas d’un registre national des loyers

Photo d'Archives
Partager

Agence QMI

1 octobre 2021
Partager

Le gouvernement Legault estime qu’il n'est pas opportun d'instaurer un registre national des loyers, puisque le Québec dispose déjà d’un encadrement législatif et réglementaire pour protéger les locataires contre les hausses de loyer abusives. 

«À la lumière de l'évaluation réalisée, il apparaît clair qu'un registre national des loyers ne ferait qu'ajouter une structure additionnelle à ce qui est déjà en place. Nous avons déjà, au Québec, des mesures permettant de protéger adéquatement les locataires», a déclaré jeudi soir la ministre des Affaires municipales et de l'Habitation, Andrée Laforest, par voie de communiqué.

Cette dernière souligne que le locateur doit déjà remettre à son locataire un avis concernant le plus bas montant de loyer payé au cours des 12 mois précédant le début du bail. Aussi, si aucun loyer n'a été payé au cours de cette période, il doit, depuis juillet 2021, remettre un avis concernant le prix du dernier loyer payé.

«Il est aussi essentiel de s'informer sur ses droits et de les faire appliquer lorsqu'ils ne sont pas respectés», a ajouté Mme Laforest.

Pour le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), la ministre «nie une fois de plus la réalité des ménages locataires».

En juin dernier, une enquête du RCLALQ, basée sur plus de 57 000 annonces de logements à louer sur Kijiji, révélait que le prix moyen d'un logement à loyer avait augmenté de 8% en un an dans la région de Montréal et de 12% dans les régions de Sherbrooke et Trois-Rivières.

Publicité

«Ces taux sont beaucoup plus élevés que le pourcentage d'augmentation annuel établi par le Tribunal administratif du logement (TAL) et démontrent que les mécanismes actuellement en place ne permettent aucunement de contrôler les loyers», a rappelé le RCLALQ dans un communiqué, vendredi.

Le Regroupement estime que, «tant que le fardeau des procédures liées aux augmentations de loyer continuera de reposer sur les épaules des locataires, les coûts continueront de monter en flèche».

«Les locataires sont très nombreux à ne pas savoir qu'ils ont le droit de refuser une augmentation tout en demeurant dans leur logement. D'autres le savent, mais n'osent pas exercer leur droit, de peur de nuire à leur relation avec leur propriétaire. On voit bien que la ministre Laforest ne comprend pas du tout ce qui se passe sur le terrain», s’est indignée Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ.

«La crise du logement que l'on vit actuellement est directement liée à l'échec des mécanismes qui sont en place. C'est tout simplement déplorable que la ministre lance la balle dans le camp des locataires en espérant que tout se résorbe par magie», a-t-elle ajouté.

Le Regroupement déplore également que la ministre n'ait jamais donné suite aux demandes de rencontres «qui lui ont été acheminées au cours des deux dernières années» pour discuter de ces enjeux.

Publicité
Publicité