Québec 2022: chaudes luttes à prévoir dans certaines circonscriptions
Certaines régions seront le théâtre d’une compétition féroce entre les candidats
Gabriel Côté
Plusieurs circonscriptions seront le théâtre de luttes féroces pendant la campagne électorale, alors que cinq partis politiques essaieront de gagner le cœur des électeurs. Voici un tour d’horizon des comtés à surveiller d’ici au 3 octobre prochain.
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Face-à-face à Sherbrooke
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La députée solidaire Christine Labrie avait causé la surprise en 2018 en effectuant une percée pour son parti dans Sherbrooke, l’ancienne circonscription de Jean Charest. Elle avait alors obtenu une majorité convaincante de 3450 voix contre l’ancien ministre libéral Luc Fortin. Cette fois-ci, la lutte pourrait bien être plus serrée. Pour conserver son siège, Christine Labrie (à gauche) devra prendre le dessus sur l’ex-députée bloquiste et ex-mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire, laquelle se présente sous la bannière de la CAQ. Avec une candidature de cette envergure, François Legault espère prendre Sherbrooke, une circonscription pivot ayant changé de mains à trois reprises dans la dernière décennie.
Le pari de PSPP
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Château fort péquiste de 1994 à 2018, Bourget est passée aux mains de la CAQ il y a quatre ans, quand Richard Campeau a battu Maka Kotto par une mince majorité de 500 voix. C’est dans cette circonscription montréalaise que le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, tentera de se faire élire et de faire mentir les sondages, lesquels laissent pratiquement présager l’éradication de sa formation politique. S’il espère l’emporter, il devra aussi terminer devant la conseillère syndicale Marie-Ève Rancourt, qui brigue les suffrages sous la bannière de Québec solidaire. En 2018, la formation de gauche avait bien fait dans ce comté en récoltant 24,44 % des suffrages.
La bataille de la Beauce
![Photos d'archives](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FMREG_2022_08_20_024_025_25a638494-cff0-403a-9ad6-4a90af440b8a_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
La Beauce est un terreau fertile pour le Parti conservateur du Québec d’Éric Duhaime, qui espère y faire élire deux députés. Dans Beauce-Nord, le maire de Saint-Lambert-de-Lauzon, Olivier Dumais (1), a des chances de finir au premier rang et de faire perdre son siège au député Luc Provençal (2). Quant à Beauce-Sud, ce sera vraisemblablement le théâtre d’une bataille serrée aussi entre Samuel Poulin (3), l’actuel député caquiste, et Jonathan Poulin (4), un ex-militant libéral qui portera les couleurs du PCQ.
Changement de garde à Rimouski ?
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Les dés étaient jetés avant toute forme de campagne dans Rimouski depuis plusieurs élections. En fait, depuis 1994, non seulement les candidats du Parti Québécois ont remporté ce comté sans interruption, mais ils n’y ont même jamais obtenu moins de 40 % des suffrages. Pourtant, cette fois, le sort du PQ dans cette circonscription du Bas-Saint-Laurent est pour le moins incertain. Accusé d’agression sexuelle, le député Harold LeBel a été contraint de quitter le PQ et il ne briguera pas les suffrages. C’est son ancien attaché de presse Samuel Ouellet qui reprend le flambeau et qui s’efforcera de garder le fort péquiste. Mais la CAQ a les yeux rivés sur ce comté, où elle présente l’ex-mairesse de Sainte-Luce Maïté Blanchette Vézina. Carol-Ann Kack, de Québec solidaire, est aussi une candidate qui pourrait surprendre, dans cette ville universitaire.
Des irréductibles solidaires à Québec ?
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Le départ de Catherine Dorion ouvre-t-il la porte à l’élection d’un caquiste supplémentaire à Québec ? Selon le site Qc125, le successeur de la « députée poète » pour Québec solidaire dans Taschereau, Etienne Grandmont, aurait 95 % des chances de l’emporter dans ce comté longtemps représenté par la péquiste Agnès Maltais. De fait, la course pourrait bien être plus serrée dans la circonscription voisine, celle de Jean-Lesage, où le solidaire Sol Zanetti l’avait emporté en 2018 par 699 voix d’avance sur la caquiste Christiane Gamache, qui se présente à nouveau cette année. Les électeurs de la portion limouloise du comté risquent d’être très mobilisés en raison notamment de la question délicate de la qualité de l’air et de celle du projet de troisième lien. Parlera-t-on, au lendemain des élections, des circonscriptions solidaires irréductibles dans la région de Québec, ou la CAQ parviendra-t-elle à faire des gains ?
Le Duhaime-show dans Chauveau
![Photos d'archives](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FDuhaime0bde0f6d-6f10-4dad-83fa-da94cd782fcb_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Dans Chauveau, la bataille électorale opposera le député caquiste Sylvain Lévesque (à droite) au chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime. Les électeurs ayant appuyé massivement la Coalition Avenir Québec à la dernière élection, la marche paraît haute pour l’ancien animateur de radio de la capitale. Mais ce comté, qui était auparavant un fief de l’ancienne Action démocratique du Québec (ADQ) et qui vote pour les conservateurs au fédéral, est peut-être un terreau pour les idées de M. Duhaime. Selon le site de projections électorales Qc125, les caquistes et les conservateurs seraient d’ailleurs au coude-à-coude dans Chauveau.
Le troisième lien et Lévis
![Photos d'archives et courtoisie](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FMREG_2022_08_20_024_025_1bcff71c2-6d73-463e-9838-395f6ee17b1a_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Lévis a souvent changé de mains au fil des ans. Acquis à la CAQ depuis 2012, ce comté n’est pas une certitude pour le parti de François Legault, et ce, même avec la candidature de Bernard Drainville. La lenteur avec laquelle avance le projet de troisième lien – une promesse phare de la CAQ en 2018 – pourrait inciter les électeurs à donner leur vote à une autre formation politique. En recrutant celui qu’on surnomme « le père de la charte », le parti de François Legault espère confondre les sceptiques et redonner aux gens de la Rive-Sud de Québec le sentiment que le tunnel Québec-Lévis va se réaliser. Enfin, le Parti conservateur d’Éric Duhaime y présente une ancienne conseillère municipale de Lévis, Karine Laflamme, qui forcera Bernard Drainville, qui ne réside pas dans le comté, à faire une bonne campagne pour l’emporter.
Laval-des-Rapides, un baromètre
![Photos d'archives](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2Flaval_des_rapidesbacb142b-5b24-4349-b068-b6b3818bdad6_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Les citoyens de Laval-des-Rapides ont toujours voté pour le candidat du parti appelé à former le gouvernement, sauf une fois en 2018, quand le député libéral sortant, Saul Polo, a réussi à conserver son siège par une courte majorité de 271 voix. Parviendra-t-il à déjouer la tendance historique à nouveau dans ce comté baromètre, ou bien les électeurs reviendront-ils à leurs vieilles habitudes en confiant leur vote à la CAQ, qui domine largement dans les sondages ? Enfin, Québec solidaire avait bien fait à la dernière élection en obtenant 17 % des suffrages, plus du triple par rapport à 2014. Si elle fait une bonne campagne, la candidate solidaire Josée Chevalier pourrait donc rendre la lutte encore plus corsée.
Gaspé : le front de l’est
![Photo d'archives](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F63472011_444920d891c9f4-d9c8-45bc-9287-a324e77443ed_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
En 2018, la péquiste Méganne Perry Mélançon a devancé le candidat libéral dans Gaspé par une marge de seulement 41 voix, et ce, après un recomptage judiciaire. Cette année encore, l’issue du vote devrait être serrée dans ce comté où une lutte à trois se dessine entre péquistes, libéraux et caquistes. Mme Perry Mélançon devra mener une solide campagne sur le terrain et trouver le moyen de mobiliser ses électeurs si elle espère conserver son siège, d’autant plus que son chef, Paul St-Pierre Plamondon, fait face à un déficit de notoriété. Enfin, les libéraux et les péquistes s’efforceront de tirer profit du bilan mitigé de la CAQ en Gaspésie, notamment en matière de décentralisation des pouvoirs, d’habitation et de transport.
Une première femme autochtone à l’Assemblée nationale ?
![Photo d'archives, Agence QMI](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F66562100_444016_445064104adb82-6b77-44ad-969e-27f08c3605f6_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Le Parti Québécois a été élu sans interruption dans Ungava de 1981 à 2014. Après quatre ans dans les mains des libéraux, la circonscription la plus au nord de la province est passée à la CAQ en 2018. Denis Lamothe avait alors devancé le candidat du PQ de seulement 46 voix, et celui du Parti libéral de 136 voix, ce qui laisse présager une autre lutte chaudement disputée. De plus, Québec solidaire a ciblé cette circonscription et y présente la militante crie Maïtée Labrecque-Saganash. La formation politique de gauche espère ainsi faire élire pour la première fois une femme autochtone à l’Assemblée nationale.
Peinture rouge écaillée dans Saint-Henri–Sainte-Anne
![Photo d'archives](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F66625721_44360179ffb65c-9056-4a29-b464-d55a6f2c52df_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Le comté de la cheffe du Parti libéral du Québec Dominique Anglade est peint en rouge depuis sa création en 1992, mais il est envisageable que les électeurs élisent pour la première fois un candidat provenant d’une autre formation politique. Québec solidaire dispose d’une bonne base dans cette partie de l’île de Montréal, et la CAQ pourrait également surprendre et déloger la cheffe libérale. Si les libéraux perdent Saint-Henri–Sainte-Anne, le parti de Dominique Anglade pourrait-il même être délogé de l’opposition officielle ?
Bataille à trois dans Maurice-Richard
![Photos d'archives](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2Fmaurice_richard4aee9638-9479-48aa-ab68-146d9d64b918_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Même si les libéraux ont remporté la circonscription de Maurice-Richard en 2014 et en 2018, cette dernière, située au nord de Montréal, ne leur est pas acquise. La députée actuelle, Marie Montpetit, siégeait comme indépendante depuis novembre 2021, et elle a décidé de ne pas se présenter aux prochaines élections. La rupture entre la députée et le parti de Dominique Anglade a été acerbe : expulsée du caucus libéral en raison d’allégations de harcèlement psychologique, Marie Montpetit a déclaré qu’elle voterait contre son ancienne formation politique. Dans ce contexte, le parti de François Legault a des chances de damer le pion aux libéraux. La CAQ présente l’avocate Audrey Murray, qui a passé les quatre dernières années à la tête de la Commission des partenaires du marché du travail. Québec solidaire pourrait aussi surprendre. Le parti de gauche mise sur la candidature du vice-président adjoint de la Banque de développement du Canada, Haroun Bouazzi.
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