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L'article provient de TVA Sports
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«Quand j’ai marqué, j’ai eu un "blackout"!»

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Félix Desjardins

2022-04-25T21:21:09Z
2022-04-26T01:38:47Z
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Cinq saisons, 220 parties, 535 minutes de pénalités : Bokondji Imama a mangé son pain noir dans les rangs professionnels avant de disputer son premier match dans la Ligue nationale de hockey (LNH), le 22 avril dernier, avec les Coyotes de l’Arizona.

Le natif du quartier Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, a saisi sa chance dans le désert. À sa deuxième rencontre dans le circuit, contre les Blues de St. Louis, il a trouvé le fond du filet pour la première fois, et ce, devant des membres de sa famille, au Gila River Arena.   

«Du moment où j’ai marqué, il y a eu un trois ou quatre secondes où j’ai eu un "blackout", raconte l’attaquant de 25 ans. Mais les gars sont venus me donner de gros câlins et me féliciter et c’est là que ça m’a le plus frappé.»

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«Je suis en train de vivre mon rêve de jeunesse.»

Aucun doute   

La route vers le circuit Bettman d'Imama a été parsemée d'embûches. Repêché en sixième ronde de l’encan amateur de 2015 par le Lightning de Tampa Bay, il a été échangé aux Kings de Los Angeles avant de parapher son contrat d’entrée. Il a ensuite passé quatre saisons avec le Reign d’Ontario, dans la Ligue américaine de hockey, mais n’a jamais reçu un coup de fil du grand club.

«Je n’ai jamais douté, affirme-t-il. Chaque été, je m'entraîne le plus possible pour devenir meilleur. Chaque présence, je fais du mieux que je peux. Je ne sais jamais qui me regarde et qui pourrait me donner une chance un jour.»

Cette fameuse chance, il l’a obtenue au sein d’une équipe en reconstruction, qui rivalise d’ailleurs avec le Canadien de Montréal dans la cave de la LNH.

«La moyenne d'âge est un peu plus jeune avec les Coyotes. C'est sûr qu'il y avait un peu plus d'opportunités pour moi. Je suis bien content d’enfin avoir eu ma "shot".»

«Boko» ne s’en cache pas, il n’a jamais été reconnu pour ses talents de marqueur. Dans un circuit où le métier de dur à cuire se fait de plus en plus rare, l’ancien de la LHJMQ juge qu’il se démarque dans deux aspects du jeu : «la robustesse et l’énergie.»

«Je serai toujours là pour défendre mes coéquipiers. [Mais], je pense que je suis aussi capable de contribuer offensivement.»

Joueur autonome sans restriction au terme de la campagne, Imama tentera de convaincre les «Yotes» de prolonger son séjour en Arizona et, par le fait même, de continuer de défier les pronostics.

Encore du travail à faire 

Bokondji Imama s’est battu contre vents et marées pour réaliser son rêve. Mais comme si le chemin le plus commun vers la LNH n’était pas assez sinueux, l'attaquant a en plus été victime de plusieurs actes de racisme dans le monde du hockey.

La violence envers les athlètes racisés est-elle maintenant chose du passé, selon le joueur afro-canadien?

«Ç’a n’a pas progressé, répond-il sans hésiter. Absolument pas. Il y a encore du travail à faire au hockey.»

Rappelons que le Montréalais a été visé par deux gestes odieux en deux ans dans la Ligue américaine. Au mois de janvier dernier, l’attaquant du Barracuda de San Jose Krsyof Hrabik a été suspendu 30 parties pour son comportement à l’endroit d’Imama.

On ne peut ainsi qu’admirer la résilience de ce dernier, qui s’est frayé un chemin dans un monde qui lui a rarement été accueillant.

«J’espère juste que le fait que j’ai percé dans la LNH va en inspirer plusieurs et que ça va amener ce changement-là un jour.» 

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