QS et le PQ veulent une loi-cadre contre les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires
Léa Martin
À la suite de plusieurs agressions rapportées dans une école secondaire de Cowansville, la députée de Québec solidaire et porte-parole du parti en matière d’éducation, Ruba Ghazal, ainsi que la porte-parole du Parti Québécois, Méganne Perry Mélançon, appuient la demande du collectif La voix des jeunes compte pour créer une loi-cadre qui protégera les victimes.
«Il y a 40 ans, ces sujets n'étaient pas discutés et la mentalité “les garçons restent des garçons” était très répandue, ce qui sert encore aujourd'hui d'excuse pour toucher une fille sans son consentement», a déclaré en anglais Anastasia Spanos, la mère d’une élève de l’école secondaire Massey-Vanier, à Cowansville.
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Six jeunes femmes affirment avoir été agressées sexuellement par le même élève de leur école, selon ce que rapporte La voix des jeunes compte.
Les jeunes femmes ainsi que des parents auraient porté plainte à l’école et au centre de services scolaire, qui n’auraient porté aucune action.
«Ce qui est inquiétant, c’est qu’à l’heure actuelle, les ressources pour les victimes de violences sexuelles mineures ont des listes d’attente pouvant atteindre deux ans et que les agresseurs, eux, n’ont aucun accompagnement psychosocial afin d’éviter qu’il y ait des récidives», souligne Alexandra Dupuy, coordonnatrice du collectif.
Une demande qui date de 2018
Depuis 2018, le collectif La voix des jeunes compte demande une loi-cadre pour prévenir et lutter contre les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires.
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«Nous avons collectivement échoué à protéger ces jeunes. La seule façon de les protéger, c’est que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, se réveille et adopte une loi-cadre sur les violences sexuelles en milieu scolaire, comme c’est le cas pour les cégeps et universités», soutient Ruba Ghazal.
Le cabinet du ministre de l’Éducation indique que «le collectif La voix des jeunes compte a été entendu en consultation particulière en 2022 sur le projet de loi sur le protecteur de l’élève, où l'on peut retrouver un pan complet sur les violences sexuelles».
«Notre gouvernement a d’ailleurs adopté, en juin 2022, cette loi. Elle prévoit notamment qu’une section distincte du plan de lutte contre l’intimidation et la violence, élaboré par les établissements scolaires, doit être consacrée aux violences à caractère sexuel», a répondu le cabinet à 24 heures.
Cette section devrait comprendre des formations pour la direction et le personnel des écoles pour contrer les violences à caractère sexuel. Ces nouvelles mesures devraient être mises en place à la rentrée prochaine.