Comme Montréal, Québec solidaire veut changer le mode de distribution des Publisacs
Andrea Lubeck
- Québec solidaire propose un projet de loi pour interdire la distribution par défaut des Publisacs.
- Les citoyens qui voudraient le recevoir devront apposer un collant indiquant leur volonté.
- Actuellement, 3,3 millions de Publisacs sont distribués chaque semaine au Québec.
Québec solidaire souhaite que les Publisacs soient distribués seulement aux citoyens qui signalent leur volonté de les recevoir, plutôt qu’à tout le monde.
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«On doit faire un effort en matière d’environnement pour réduire les nuisances qui sont occasionnées par les Publisacs», soutient Ruba Ghazal, qui a déposé un projet en ce sens, jeudi, à l'Assemblée nationale.
«L’idée, ce n’est pas de les faire disparaître, mais plutôt de dire qu’on va changer le mode de distribution pour qu’il soit plus logique. Si les citoyens veulent vraiment l’avoir, c’est à eux de faire un geste en apposant le collant», poursuit la députée de Mercier.
L'élue solidaire affirme que le Publisac est souvent distribué même si les occupants d’une résidence indiquent, sur leur boîte aux lettres, ne pas en vouloir. Son projet de loi prévoit des sanctions entre 500$ et 1000$ pour les entreprises qui ne se conformeraient pas au règlement.
La députée a bon espoir que son projet de loi sera adopté, parce qu’une mesure similaire avait été proposée durant le congrès environnement organisé en 2019 par la Coalition Avenir Québec.
Mal recyclé
Chaque semaine, quelque 3,3 millions de sacs en plastique contenant notamment des circulaires et des publicités sont distribués à l’échelle de la province.
«C’est énorme, souligne Mme Ghazal. Ça génère énormément de matières que doivent recycler les centres de tri et ce n’est pas évident.»
L’un des problèmes rencontrés dans les centres de tri provient du fait que les gens qui placent leur Publisac dans leur bac de recyclage ne séparent souvent pas l’emballage de plastique des circulaires en papier.
«[Le plastique] brise les machines et, au final, on n’est pas capable de le recycler, donc, ça génère énormément de déchets», ajoute la députée.
Juste à Montréal, le Publisac représente 78 000 tonnes de matières résiduelles par année, soit 11% des matières se retrouvant dans les centres de tri.
Inspiré de Montréal
Pour son projet de loi, qui avait été mis sur la glace en raison de la pandémie, Mme Ghazal dit s’être inspirée du «leadership de Montréal». À la suite d’une consultation publique sur le Publisac, la Ville devrait déposer sous peu un règlement pour interdire le mode de distribution par défaut.
«Les recommandations issues de la consultation à Montréal sont claires: il faut un changement, ça ne peut plus continuer comme ça. C’est important que les élus à Québec écoutent ce message-là. Il y a un momentum pour aller de l’avant», affirme Mme Ghazal.
Pressions de Transcontinental
À la suite de la consultation publique, Transcontinental, qui distribue le Publisac, avait proposé d’investir dans l’économie circulaire et de créer 100 emplois dans l’est de la ville si la mairesse n'allait pas de l’avant avec son projet de réforme du mode de distribution, a révélé le quotidien La Presse. Malgré ces pressions, la métropole a annoncé son intention d’interdire la distribution par défaut.
«La meilleure façon de contribuer à l’économie circulaire, à protéger l’environnement, c’est la réduction à la source, donc de réduire la quantité industrielle de ces Publisacs qui ne sont pas tous désirables», réfute la députée solidaire.
Transcontinental n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue au moment d’écrire ces lignes.