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L'article provient de Le Journal de Montréal

Propos antivaccin interdits chez les professionnels

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2021-10-16T04:00:00Z
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Les professionnels de la santé qui s’expriment publiquement contre le vaccin devraient tourner leur langue sept fois avant de parler puisqu’ils s’exposent à des sanctions disciplinaires.

« C’est une chose de dire je me sens mal à l’aise avec ça, mais ça en est une autre de dire que les vaccins sont des expériences dangereuses », résume Bryn Williams-Jones, directeur des programmes de bioéthique à l’Université de Montréal.

Ces derniers jours, plusieurs professionnels de la santé non vaccinés ont pris la parole publiquement en raison du débat sur la vaccination obligatoire pour le personnel de la santé qui devait entrer en vigueur vendredi, mais qui a été reportée d’un mois.

Or, dans certains cas, ils ont utilisé des arguments allant à l’encontre du consensus scientifique sur la dangerosité de la COVID-19 et sur la sécurité des vaccins. Cela constitue une faute déontologique, selon trois experts consultés par Le Journal.

Limite 

« Les gens qui sont sujets à leur code de déontologie ont à peu près tous une règle qui prévoit qu’ils ne peuvent pas poser des gestes ou tenir des propos qui sont contraires aux données scientifiques », explique Christiane Brizard, avocate spécialisée de l’éthique et du droit professionnel.

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Marco Laverdière, avocat et chercheur en droit et politiques de la santé, estime qu’une « limite est franchie » lorsqu’un professionnel de la santé remet en cause l’efficacité des vaccins.

Il est tout de même possible pour ces personnes de s’exprimer sur ce sujet épineux en respectant leur code déontologique, fait valoir M. Laverdière.

« Il faut faire la part des choses avec une infirmière par exemple qui partagerait sur les réseaux sociaux son anxiété sur le vaccin, parce qu’elle a une condition ou une crainte particulière. »

Sanctions

En cas de faute déontologique, un ordre peut envoyer un avertissement ou entamer des démarches disciplinaires.

Par exemple, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a confirmé au Journal avoir reçu « plusieurs demandes d’enquête » en lien avec des propos antiscientifiques sur la pandémie et la vaccination. 

En cas de culpabilité, plusieurs sanctions allant entre autres de la réprimande à la révocation de permis sont prévues, en fonction de la gravité de la faute. 

Si un professionnel doit déjà perdre son permis car il n’est pas vacciné, la sanction peut s’appliquer dès un éventuel retour dans la pratique, souligne Me Brizard.

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