Prof au cégep depuis 21 ans, Johanne Blouin quitte l'enseignement
Samuel Pradier
Johanne Blouin est une immense interprète qui va prochainement célébrer ses 50 ans de carrière. Professeure de chant et d'harmonie vocale au Cégep de Drummondville depuis 21 ans, elle a décidé de céder sa place pour se consacrer, entre autres, à de nouveaux projets musicax. On en saura plus bientôt...
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On imagine que la décision n’a pas forcément été facile à prendre, mais Johanne Blouin est convaincue que le temps était venu. «C’est ma dernière session au cégep. Je sens que c’est le temps de laisser ma place. Le département de musique est en restructuration; ils ont une nouvelle vision. Pas que je ne partage pas ça, mais j’ai l’impression que le temps est venu pour moi de laisser les plus jeunes professeurs s’en aller dans cette direction et de passer à autre chose. J’enseigne seulement une journée et demie par semaine, j’ai des projets qui s’en viennent... Je ne resterai pas à la maison à ne rien faire.»
Après avoir accompagné tant de jeunes qui rêvent de faire ce métier, pendant d’aussi longues années, elle se doute qu’elle aura un certain deuil à faire. «Ça va être spécial, mais j’ai plein de projets.»
UN DEMI-SIÈCLE DE CHANSONS
Johanne Blouin a entamé sa carrière dans les clubs à 17 ans en chantant des succès de l’époque, avant de se faire connaître du grand public en 1980 dans la version québécoise de Starmania. Elle y remplaçait France Castel dans le rôle de Stella Spotlight.
Cette année, elle va célébrer un demi-siècle de carrière. «Le producteur Martin Leclerc m’a proposé un projet très original, qui sera dévoilé prochainement. On parle notamment d’un album — alors que je n’aurais jamais pensé en faire un autre — et d’une tournée. C’est quelque chose de très spécial, je me sens choyée d’avoir encore des propositions à mon âge. J’ai seulement 67 ans, mais je sens qu’il y a des gens qui veulent travailler avec moi. C’est le fun.»
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BOOMERS
Johanne Blouin a actuellement la chance de participer à l’émission Zénith, animée par Véronique Cloutier, où elle joue dans la catégorie Boomers. «J’aime ça, car ce n’est pas une compétition; c’est avant tout une émission rassembleuse dans laquelle il faut avoir du plaisir et ne pas avoir peur. Il faut être relax, c’est un divertissement pour les gens, mais aussi pour nous.»
Pour chacune de ses prestations, elle doit chercher des chansons qui lui ressemblent, mais qui peuvent aussi convaincre les autres générations. «Je fais ce que je sais le mieux faire, c’est-à-dire chanter. Mais, comme j’enseigne au cégep, que je travaille avec les jeunes, je sais ce qu’ils aiment aujourd’hui, et c’est donc facile pour moi d’amener une touche actuelle qui devrait plaire à leur génération.»
Pour sa première prestation dans l’émission, elle a d’ailleurs fait l’unanimité en remportant le maximum de points de la soirée.
GRAND-MÈRE
La chanteuse est aussi grand-mère depuis que sa fille, Élizabeth Blouin-Brathwaite, est devenue maman du petit William, qui a maintenant deux ans et demi. «La tradition se poursuit; Élizabeth s’en occupe bien de ce côté-là, elle lui fait écouter énormément de musique, et ça l’intéresse beaucoup.»
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Johanne Blouin n’est toutefois pas une grand-maman comme les autres. «Mon but est de devenir sa grande chum. Je ne suis pas une grand-maman gaga qui traîne des tonnes de photos de son petit-fils, c’est moins mon style. Je n’ai pas non plus senti de coup de vieux quand il est né. Mais j’aime parler avec lui. Plus il grandit et plus la communication est le fun: on peut échanger ensemble.»
Johanne Blouin est une des chanteuses invitées de l’émission Zénith, le jeudi à 20 h à Radio-Canada.