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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

Produit miracle pour réparer l’asphalte: «On a des bâtons dans les roues», se désole SOS Nids-de-poule

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Samuel Roberge

10 mars à 17h28
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Le système d’appel d’offres des municipalités empêcherait les administrations de certaines Villes comme Montréal d’essayer des produits qui permettraient de colmater de façon permanente les trous dans nos routes, avance un représentant de SOS Nids-de-poule.

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«C’est sûr qu’on a un peu de bâtons dans les roues pour pouvoir faire en sorte que, par exemple, des Villes comme Montréal puissent l’adopter», indique Rick Audet, représentant municipal et commercial de SOS Nids-de-poule, en entrevue lundi au micro d’Isabelle Maréchal sur les ondes de QUB radio au 99,5 FM Montréal.

«Le plus gros obstacle, c’est qu’il n’y a pas d’appels d’offres qui sont faits pour notre genre de produit, précise M. Audet. Il y a toujours des appels d’offres qui sont faits pour de l’asphalte froid, donc la méthode que tout le monde utilise pour faire les réparations.»

Le représentant de SOS Nids-de-poule explique que ce produit d’asphalte chaud, une technologie européenne désormais fabriquée au Canada, permet de faire la réparation de nids-de-poule de façon permanente, et ce même en hiver, contrairement aux autres technologies offertes.

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• Sur le même sujet, écoutez cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Le problème, selon M. Audet, c’est que les Villes acceptent toujours les offres qui sont les moins «dispendieuses». De cette façon, elles choisissent un produit qui fait une réparation temporaire en hiver, à laquelle les réparateurs doivent revenir en été pour colmater le trou de façon plus permanente.

«Naturellement, vu que notre produit est permanent, on ne va jamais pouvoir gagner, [parce qu’il est plus cher], se plaint-il. Mais ça f[er]ait en sorte que les trous seraient réparés et qu’ils seraient permanents.»

M. Audet assure que le ministère des Transports (MTQ) a de son côté déjà commencé à utiliser ce nouveau produit.

«[Ils] sont très contents», indique-t-il.

De petites municipalités comme Bromont en auraient aussi fait l’essai. M. Audet invite les autres Villes à également essayer son produit.

«Puis qu’ils puissent constater par eux-mêmes que c’est beaucoup plus avantageux d’utiliser un produit permanent», mentionne-t-il.

Une femme dédommagée par le MTQ

La saison des nids-de-poule occasionne des maux de tête aux usagers de la route depuis de nombreuses années. D’ailleurs, une automobiliste a gagné sa cause devant la Cour du Québec contre le MTQ en raison d’une crevaison occasionnée par un nid-de-poule en 2022.

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«Je venais d’avoir ma voiture la soirée même. Elle était toute neuve. Je suis allée chez des amis à Saint-Jérôme, raconte Brittany Ménard en entrevue avec Isabelle Maréchal lundi. En revenant de là-bas, en embarquant sur l’autoroute 15, j’ai pris un immense nid-de-poule. Ça a vraiment cogné. Puis, immédiatement, je savais que j’avais une crevaison.»

Mme Ménard a dû faire des réparations s’élevant à près de 500$ sur sa voiture. Toutefois, cette dernière ne s’est pas arrêtée là, puisque, selon elle, elle n’était pas responsable de ces dégâts sur son véhicule.

«J’ai contacté le MTQ directement pour demander un dédommagement, puisque c’était les autoroutes, c’est sous leur responsabilité. Puis, je les ai contactés, je leur ai demandé de me rembourser tout d’abord. Puis, ils ont refusé parce qu’ils se sont appuyés sur des lois qui les protègent», explique-t-elle.

Elle s’est donc tournée vers la Division des petites créances, qui lui a finalement donné raison.

«S’il y a des gens qui ont appelé dans les semaines, les mois avant pour signaler ce nid-de-poule-là et qu’il n’a pas été réparé... c’est vraiment avec ça que j’ai pu gagner ma cause, mentionne-t-elle. Donc moi, ce que j’ai fait, c’est ça. J’ai amené ça, tout déposé mes pièces au palais de justice. Et puis, quand j’ai passé en cour, c’est vraiment grâce à ça que j’ai prouvé qu’il y avait eu une négligence.»

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