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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Proche de la mafia accusé de voies de fait graves

La victime aurait été poignardée pour s’être adressée à une femme

La victime a été poignardée à la sortie du bar Boho, dans le Vieux-Montréal, le 2 août 2020.
La victime a été poignardée à la sortie du bar Boho, dans le Vieux-Montréal, le 2 août 2020. Photo Agence QMI, Pascal Girard
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2022-04-19T23:53:45Z
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Le simple fait d’adresser la parole à une inconnue à la sortie d’un bar de Montréal aurait valu à un jeune homme sans histoire de se faire poignarder par un proche de la mafia, a-t-on appris mardi au procès de ce dernier.

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«J’ai vu le sang couler sur le trottoir, sur mes souliers. J’étais convaincu que j’allais mourir», a raconté le jeune homme de 29 ans, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication. 

Il témoignait au premier jour du procès de Nicola Spagnolo, accusé de voies de fait graves. 

Nicola Spagnolo, considéré comme un proche de la mafia, subit son procès pour voies de fait graves.
Nicola Spagnolo, considéré comme un proche de la mafia, subit son procès pour voies de fait graves. Photo Agence QMI, Maxime Deland

Les faits reprochés seraient survenus à la sortie du bar Boho dans le Vieux-Montréal, dans la nuit du 2 août 2020. 

À la fin de la soirée, la victime alléguée fumait une cigarette à l’extérieur, en discutant tout bonnement avec un homme et une femme. La situation a soudainement dérapé.

Du sang

«Je me suis mis à leur parler, tout allait bien puis à un moment, j’ai parlé à la dame. Le monsieur m’a dit de “fermer ma gueule”», a raconté le témoin, avouant qu’il était alors en état d’ébriété. 

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Le ton a rapidement monté entre les deux hommes, qui se sont lancé des insultes.

«Un employé du bar est arrivé, il m’a dit que je ne voulais pas de problèmes avec le monsieur avec qui je m’engueulais», a-t-il ajouté, précisant qu’il ne savait pas qui était l’homme en question. 

Le jeune homme a ensuite senti un coup à son ventre. C’est en voyant du sang sur ses mains qu’il a réalisé qu’il venait d’être poignardé. Il a ensuite accouru dans la rue, où il a été aidé par des passants. 

«Je répétais : “il m’a poignardé, il m’a vraiment poignardé, il est cinglé !” Dans ma tête, on n’en était pas rendu là», a-t-il raconté au juge Yves Paradis, qui préside le procès, au palais de justice de Montréal.

Parade d’identification

Selon lui, à peine cinq minutes se sont écoulées entre le moment où il s’est adressé à l’homme et la femme dans la rue et celui où il a été poignardé.

«Il était très agressif, j’ai malheureusement suivi l’agressivité dans mes propos, et ça a escaladé très vite», a ajouté le témoin.

Il a été blessé à un flanc. Mais en raison d’une hémorragie interne, il a dû être opéré à nouveau et conserve une cicatrice d’une trentaine de centimètres sur le ventre. 

Nicola Spagnolo a été arrêté quelques jours plus tard. La victime alléguée l’a identifié lors d’une parade d’identification, alors qu’il était rencontré par des enquêteurs chez lui à sa sortie de l’hôpital. 

«J’ai pris un moment pour analyser les photos et répondre du mieux que je pouvais. J’avais peur de me tromper et d’accuser quelqu’un qui n’avait rien fait», a-t-il dit. 

Selon des informations de sources policières, Spagnolo est proche du clan Rizzuto. Son père Vincenzo a notamment été le confident et bras droit de l’ex-parrain de la mafia montréalaise Vito Rizzuto.

Le procès se poursuit aujourd’hui avec le contre-interrogatoire de la victime alléguée. 

Plusieurs images de caméras de surveillance près du lieu du crime seront déposées au procès. 

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