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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

[PHOTOS] Procès de Marc-André Grenon: incursion troublante sur la scène de crime

Le technicien en identité judiciaire qui a procédé à l’analyse en avril 2000 a présenté les photos de la scène au jury au troisième jour du procès

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2024-01-17T18:20:03Z
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Le technicien qui a analysé la chambre de Guylaine Potvin le 28 avril 2000 a présenté au jury les photos de la tragique scène au troisième jour du procès de Marc-André Grenon, une première incursion troublante sur les lieux du drame qui s’est joué il y a 24 ans et qui a provoqué plusieurs émotions dans la salle de cour.

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Dans le petit appartement de la rue Panet, tout avait l’air d’un logement étudiant normal quand le policier André Lecompte, de la Sûreté du Québec, y est entré. Au salon, un sac d’école, dans la cuisine des vêtements étendus sur un séchoir, rien qui ne laissait croire au drame qui s’y était joué.  

Le technicien en identité judiciaire, maintenant âgé de 74 ans, est à la retraite depuis 2001. Sa carrière a duré 32 années, toutes à la SQ, dont les 14 dernières comme technicien en scène de crime.

Le policier à la retraite André Lecompte, technicien en scène de crime.
Le policier à la retraite André Lecompte, technicien en scène de crime. PHOTO AGENCE QMI, ROGER GAGNON

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Malgré les années, l’homme a décrit avec précision et des souvenirs aiguisés les constats qu’il a faits cette journée-là quand il a été appelé à analyser la scène. Notamment, le désordre qui régnait dans la chambre de Guylaine Potvin.

«Ça a brassé dans cette chambre-là», a établi le policier, ajoutant que les tiroirs de l’ensemble des trois chambres avaient été fouillés.

Ceinture et condoms

M. Lecompte a aussi décrit la ceinture retrouvée près du corps de Guylaine Potvin. Une ceinture brune, dont l’extrémité de la boucle était endommagée. Le bout en métal manquant a d’ailleurs été retrouvé sur le plancher de la chambre, qui était dans un fouillis total. 

Photo fournie par le Tribunal et rognée pour éviter de diffuser une image de la victime
Photo fournie par le Tribunal et rognée pour éviter de diffuser une image de la victime

Photo fournie par le Tribunal
Photo fournie par le Tribunal

Et sur la ceinture, une tâche a attiré l’attention du policier.

«Je croyais à du sang. Je me disais qu’il faudrait faire un prélèvement à ce moment», a décrit M. Lecompte.

Une boite de 12 préservatifs a également été retrouvée dans la chambre de Guylaine Potvin.  

Photo fournie par le Tribunal
Photo fournie par le Tribunal

L’emballage était déchiré et six condoms se trouvaient toujours à l’intérieur. Cette boite et les préservatifs avaient été saisis par le technicien et ont été exhibés mercredi au jury. Tout comme la ceinture d’ailleurs.

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Parmi les autres éléments saisis sur la scène de crime, une imposante section du mur de gypse derrière le lit de la victime où le policier Lecompte avait remarqué des traces noires.

Corps tuméfié

Évidemment, l’album photo présenté en salle de cour a provoqué des réactions quand le corps de la victime y a été présenté. Au moins une personne a quitté la salle et des amies de Guylaine Potvin n’ont pu retenir leurs larmes. 

La famille immédiate de Guylaine Potvin avait d’ailleurs choisi de quitter la salle au moment de la présentation des photos. 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

La jeune femme de 19 ans y apparaît presque entièrement nue, vêtue uniquement d’un tee-shirt remonté jusqu’à ses seins. Son visage apparaît tuméfié, des traces rougeâtres marquant également son cou. Une blessure pouvant ressembler à première vue à une morsure est présente sur son sein gauche. Tous des signes évidents de la violence de l’attaque dont elle a été victime.

Dans un coin, près du lit, le pantalon de pyjama et la petite culotte de la victime, pris en un paquet. «Comme enlevé d’un mouvement», a décrit le policier à la retraite lorsque questionné par le procureur de la Couronne Pierre-Alexandre Bernard.

Photo fournie par le Tribunal
Photo fournie par le Tribunal

 Marc-André Grenon, comme toujours, est demeuré impassible lors de la diffusion des images, ainsi que lors de celle d’une vidéo filmée par les policiers pour présenter la scène de crime.

 «On va rester en vie»

André Lecompte a également raconté avoir retrouvé une note écrite par Guylaine Potvin, à l’intention d’une de ses colocataires, dans la chambre de cette dernière. 

La victime y souhaite à son amie, partie pour le weekend, de profiter du congé pour se reposer.

«Dérage un peu beaucoup svp. On achève et on va rester en vie», y écrivait tragiquement Guylaine Potvin, évidemment sans se douter du terrible destin qui l’attendait. 

Le contre-interrogatoire de l’ex-policier Lecompte aura lieu jeudi, lors de la quatrième journée du procès, prévu pour cinq semaines.

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