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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Obligation vaccinale dans les grandes surfaces: «un canon pour tuer une mouche»

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Jean-Michel Genois Gagnon | Journal de Québec, Martin Jolicoeur | Journal de Montréal

2022-01-13T21:09:20Z
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L’imposition du passeport vaccinal dans tous les commerces non essentiels d’une superficie de 1 500 mètres carrés (15 000 pi2) et plus au Québec crée une certaine grogne et de l’inquiétude dans le secteur du commerce de détail.  

• À lire aussi: Le passeport vaccinal exigé dans les commerces à grande surface

«Je me questionne sérieusement; je ne vois pas [...] de lien rationnel entre l’objectif visé et les moyens. Je ne pense pas qu’on ait besoin d’être un spécialiste en santé publique pour anticiper que cette mesure aura un impact très minime sur le taux de vaccination», a réagi Martin Boucher, PDG du Groupe Boucher Sports, propriétaire d’une de franchises Sports Experts, Atmosphère et L’Entrepôt du Hockey. 

Comme d’autres, l’homme d’affaires s’interroge sur la décision d’imposer cette mesure seulement dans les commerces d’une plus grande superficie. «Je trouve que cela ne fait aucun sens, c’est un canon pour tuer une mouche. » 

Mesure «discriminatoire»  

Même incrédulité de la part de l’Association québécoise des détaillants de matériaux de construction (AQMAT). « La COVID se répandrait-elle plus dans les lieux d’une certaine taille ?», demande avec sarcasme son président Richard Darveau.

Celui qui représente l’ensemble des centres de rénovation de la province n’entend pas se braquer contre les dernières mesures annoncées par le gouvernement. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de les juger « discriminatoires », voire « inéquitables ».

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« Sur quelle base scientifique le gouvernement se base-t-il pour prendre une telle décision? Est-ce que la contamination est vraiment plus grande dans les magasins entrepôts? »

Dans le secteur de la rénovation, les centres de plus de 15 000pi2 comptent pour seulement 15% des magasins, mis pour quelque 40% du total de leurs ventes. L’AQMAT salue la volonté gouvernementale et appuie sans ambages la lutte contre la propagation du virus.

«Mais alourdir les opérations quotidiennes dans les commerces tout en permettant à certains, les plus petits, de continuer leurs affaires normalement, c’est ce qu’on appelle deux poids deux mesures», soutient M. Darveau, pour qui les mesures-barrières déjà en place (masque, visière, plexi, 2 mètres, nettoyage des paniers, gel désinfectant, etc.) suffisent.

 Écoutez l’entrevue de Richard Darveau, président de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction:

Une expérience client sacrifiée  

Pour sa part, le Conseil canadien du commerce de détail craint que cette mesure entraîne une pression supplémentaire sur le personnel alors que plusieurs commerces souffrent déjà d’un manque de main-d’œuvre. 

«Notre préoccupation première est le personnel. Beaucoup de commerces ont de la difficulté à avoir assez de main-d’œuvre pour gérer à la fois le service à la clientèle, la gestion des étagères et la surveillance des lieux en raison des règles sanitaires», affirme le président Michel Rochette. 

Ce dernier s’inquiète également des effets sur l’expérience client et des «tensions» que cela va entraîner dans les magasins. Il prévoit notamment des files d’attente plus longues chez certains commerçants. 

Martin Boucher craint également que l’ajout de cette restriction nuise à l’expérience client et entraîne encore une fuite des ventes vers des géants comme Amazon. 

Chez Ameublements Tanguay, la direction dit avoir déjà mis en place une formule dans ses magasins permettant de demander aux clients le passeport vaccinal sans avoir d’impact supplémentaire sur l’expérience. 

«Nous sommes déjà prêts depuis un an. Notre façon d’accueillir les clients est déjà structurée pour cela», confie le patron, Jacques Tanguay. 

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