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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Prêts, pas prêts, on vérifie le passeport vaccinal dans les commerces de détail

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Roxane Trudel | Journal de Montréal

2022-01-24T10:06:56Z
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Dès aujourd’hui, les commerces de grandes surfaces devront exiger le passeport vaccinal à la demande du gouvernement, qui serre de plus en plus la vis aux non-vaccinés. 

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« On espère que les consommateurs vont être patients et indulgents avec les employés [...] Ils ne font qu’appliquer les règles pour qu’on reste ouvert. Ce n’est une période facile pour personne », a indiqué dimanche Karina Serei, directrice principale des opérations et communications au Conseil québécois du commerce de détail.

Dès aujourd’hui, il faudra s’attendre à des files à l’extérieur de certains commerces de 1500 mètres carrés et plus, en particulier pendant la période d’achalandage. La nouvelle mesure touche notamment des entreprises comme Costco, Walmart, Canadian Tire, ou RONA. 

Elle demandera certainement des ajustements au cours des prochains jours. 

« Ils ont les mains pleines », soupire Mme Serei, qui souhaite que cela soit temporaire. 

Car l’un des enjeux majeurs pour les commerçants demeure le manque de main-d’œuvre, qui pèse encore plus lourdement lorsqu’au moins un employé doit être affecté à la porte. Pour d’autres, c’est plutôt l’équipement informatique, pour vérifier le code QR, qui pose problème.

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Tout pour éviter une fermeture  

Néanmoins, la priorité, c’est de garder l’économie ouverte, estime pour sa part la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui voit d’un bon œil la mesure. 

« Si c’est ça la condition pour garder tous les pans de l’économie ouverts, on appuie », commente Michel Leblanc, président et chef de la direction. 

Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Richard Darveau, Président de l’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction, sur QUB radio:  

La nouvelle exigence n’a d’ailleurs pas particulièrement secoué Jacques Tanguay, vice-président d’Ameublement Tanguay.

« Dès la première fermeture des commerces, qui a été très dure, on s’est équipé en magasin pour recevoir les clients de manière sécuritaire. Les restaurants le font depuis des mois et ça n’a pas été un problème », lance-t-il.

Il assure que personne n’aura à attendre dehors, au froid. 

Opinion partagée  

Chez les clients, les réactions semblaient mitigées dimanche devant le IKEA de Boucherville où plusieurs dizaines de personnes attendaient en file : une scène qui deviendra probablement plus fréquente. 

« Ça ne changera pas grand-chose pour moi, a commenté Jacques Béland, 57 ans, triple vacciné. Tous les moyens sont utiles pour inciter les gens à se faire vacciner. »

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D’autres n’étaient pas du même avis. 

« Je trouve que c’est une façon de tordre le bras aux gens. Ils devraient avoir le droit de choisir », a souligné Marie Beauregard, 24 ans, également vaccinée. 

– Avec Jérémy Bernier

Une mesure sanitaire à appliquer partout ?               

Si certains experts estiment que ça vaudrait la peine d’élargir le passeport vaccinal à tous les commerces non essentiels, d’autres sont plutôt d’avis qu’il ne faut forcer la mesure aux petites surfaces qu’en dernier recours. 

« Dans les espaces clos, on n’a aucune certitude que la ventilation est adéquate, rappelle Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Les personnes non vaccinées sont beaucoup plus à risque de développer des symptômes graves. Les masques de procédures ne sont pas parfaits pour filtrer l’air qu’on respire. »

Dans un contexte où le système de soins est saturé, elle estime que ce genre de précaution devrait être étendu vers les petits commerces, comme les salons de coiffure. Les SAQ et les SQDC le font d’ailleurs depuis le 18 janvier.

Écoutez la chronique d’Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio:

Une mesure punitive  

Un avis qui n’est cependant pas partagé par Benoît Barbeau, professeur au département de sciences biologiques de l’UQAM. 

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« Je ne suis pas sûr si ça aura tant d’impact au niveau de la transmission en tant que telle. Je crois que c’est une mesure qui se veut plus punitive envers ceux qui ne sont pas vaccinés », estime le virologue. 

Dans tous les cas, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) veulent que les passeports ne soient exigés aux petits commerces qu’en « dernier recours », avant une fermeture.

Écoutez Benoît Dutrizac et Mario Dumont au micro de Philippe-Vincent Foisy sur QUB radio:

Un ou deux employés  

« Souvent, les petites surfaces ont un ou deux employés en magasin, donc ça peut vraiment être plus difficile pour eux », explique Karina Serei, directrice principale des opérations et communications au CQCD. 

« Si ce n’est absolument pas nécessaire, on ne le soutient pas », ajoute Michel Leblanc, président de la CCMM. 

Il sollicite un plan de déconfinement du gouvernement pour aider les commerçants à prévoir ce qui s’en vient. 

Surtout que depuis quelques jours, le Québec observe une lente diminution de patients hospitalisés, tandis que 3283 lits – 12 de moins que la veille – étaient toujours occupés dimanche. 

La province a ajouté 33 décès à son bilan.

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