Poutine se fait retirer une distinction
Kevin Dubé
En plus de recommander au monde entier de bannir la Russie et le Bélarus des compétitions sportives internationales, le Comité international olympique a aussi retiré l’Ordre olympique au président Vladimir Poutine et à deux autres dirigeants russes.
En plus de Poutine, le vice-premier ministre russe Dmitry Chernyshenko ainsi que le chef de cabinet adjoint du bureau exécutif présidentiel, Dmitry Kozak, ont subi le même sort.
L’Ordre olympique est la plus haute distinction liée à l’olympisme et comporte trois niveaux : or, argent et bronze.
Les trois dirigeants mentionnés ci-haut avaient obtenu la distinction or, Poutine en 2001 et Chernyshenko et Kozak en 2014, à la suite des Jeux olympiques de Sotchi.
Ces Jeux avaient d’ailleurs servi à Poutine afin de projeter au monde entier une image positive de son pays, mais aussi de lui-même.
Les Canadiens se rappelleront probablement cette visite impromptue de Poutine au village olympique le 14 février 2014, où il était notamment allé visiter les Maisons des États-Unis et du Canada.
Ce passage chez les Canadiens avait donné droit à une scène marquante lorsque Marcel Aubut, alors président du Comité olympique canadien, avait accueilli le chef d’État russe d’une chaleureuse accolade.
Pour certains, le retrait de l’Ordre olympique à Vladimir Poutine aurait dû survenir bien avant.
Controverse et dopage
Depuis quelques années, la Russie est plongée au cœur de plusieurs scandales de dopage. Après les Jeux de 2014, les Russes avaient été reconnus coupables d’avoir érigé un important système de dopage financé par l’État et s’étaient vu retirer 13 de leurs 33 médailles remportées à Sotchi. Depuis les Jeux olympiques de 2018 à Pyeongchang, les athlètes russes ne peuvent plus représenter le drapeau de leur pays. Ils participent donc sous le nom de «Comité olympique russe».
Cette sanction, décidée bien avant l’invasion en Ukraine, doit techniquement se terminer le 17 décembre 2022.
Autres conséquences
Ski
La Fédération internationale de ski (FIS) a annoncé l’annulation de toutes ses compétitions en Russie et la Fédération internationale de biathlon (IBU) avait banni hymnes et drapeaux de la Russie et du Bélarus. En réponse, les Russes ont mis un terme à la saison de leurs biathlètes.
Les fédérations suédoise et norvégienne de ski ont fait savoir que les sportifs russes n’étaient pas les bienvenus sur leurs territoires pour les épreuves en mars. Et les autorités britanniques ont prévenu que les sélections nationales russes et bélarusses étaient persona non grata. Les basketteurs bélarusses en ont déjà fait les frais.
Boxe et natation
Les quatre grandes fédérations de la boxe n’autoriseront plus de combats en Russie. La Fédération internationale de natation (Fina) a annulé les Mondiaux juniors de Kazan en août et prévenu qu’aucune compétition ne serait tenue en Russie.
Commandites au soccer
La Ligue des champions de l’UEFA a rompu ses liens avec le géant russe Gazprom l’un de ses principaux commanditaires depuis 2012.
Le contrat était estimé à 40 millions d’euros (environ 57 millions de dollars canadiens) par année et couvrait la Ligue des champions, les compétitions internationales organisées par l’UEFA ainsi que l’Euro 2024 qui aura lieu en Allemagne.
Également commandité par aussi Gazprom, le club allemand de Schalke 04 avait déjà annoncé la rupture de son contrat plus tôt dans la journée, alors que Manchester United a de son côté décidé de se passer d’Aeroflot, la principale ligne aérienne russe.
Formule 1
Ville hôte des Jeux d’hiver en 2014, Sotchi accueille aussi le Grand Prix de Russie de Formule 1. Mais ce ne sera pas le cas cette saison puisque l’épreuve a été annulée la semaine dernière.
L’écurie américaine Haas a de son côté remis en cause son partenariat avec son commanditaire russe Uralkali. Et l’avenir en F1 de Nikita Mazepin, fils d’un dirigeant d’Uralkali, qui devait piloter l’une des deux monoplaces en 2022, semble remis en question.