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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Poutine est-il malade?

Vladimir Poutine
Vladimir Poutine Photo AFP
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Photo portrait de Loïc Tassé

Loïc Tassé

5 mai 2022
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C’est une rumeur qui est plaisante à croire. Vladimir Poutine souffrirait d’un cancer de la thyroïde et il aurait rencontré un oncologue à des dizaines de reprises depuis un an.

Des médecins du dimanche scrutent les vidéos de lui: a-t-il tremblé? Du Parkinson peut-être. Il s’assoie à table dans une curieuse position. Une tumeur cérébrale? Il se tient à distance de ses interlocuteurs. Par crainte de la COVID ou parce qu’il est immunosupprimé? Et son visage qui devient un peu bouffi... Parce qu’il vieillit ou parce qu’il prend des stéroïdes?

  • Écoutez l'édito de Loïc Tassé à l'émission de Benoit Dutrizac diffusée chaque jour en direct 10 h 30 via QUB radio :

Propagande

Toutes ces histoires sur la santé de Poutine pourraient n’être que de la propagande.

Les maladies supposées de Poutine affaiblissent son image en Russie et à l’international. Elles procurent aussi aux gens en mal de compréhension sur la guerre en Ukraine une explication presque rassurante: en fait, Poutine n’a pas toute sa tête.

Dans les provinces russes, les rumeurs sur la mauvaise santé de Poutine font douter de la force de Moscou. Mieux, autour de Poutine même, elles peuvent contribuer à lancer une course à la succession et déstabiliser le noyau du pouvoir.

Le même type de rumeur circule régulièrement sur tous les dirigeants à travers le monde, surtout s’ils sont âgés.

Si Poutine est réellement malade, il est probable que le public ne l’apprendra que lorsque la chose deviendra impossible à cacher.

Question plus profonde

Mais la maladie de Poutine pose une question lancinante de la politique russe: qui remplacera le président après sa mort, qu’elle survienne à brève ou à longue échéance?

C’est que le pouvoir en Russie est tellement centré autour de Poutine que beaucoup se demandent si le système actuel pourra lui survivre.

Pour le moment, il n’y a pas de Poutine numéro 2. Cette fragilité est potentiellement beaucoup plus dommageable pour la Russie que la défaite attendue contre l’Ukraine.

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