Poursuite civile de Jonathan Bettez: apparition surprise de la famille Provencher
Ils veulent assister aux audiences concernant la poursuite civile de 10 millions $ du clan Bettez contre la Sûreté du Québec
Michael Nguyen
Le père et le grand-père de Cédrika Provencher ont fait une apparition surprise à la cause civile opposant Jonathan Bettez à la Sûreté du Québec, et la brève audience prévue s'est déroulée dans une ambiance plutôt froide.
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Martin Provencher et Henri Provencher, le père et le grand-père de la petite Cédrika, ont été les premiers à entrer dans la salle du palais de justice de Montréal. Assis du côté droit, ils ont scruté les gens qui entraient, jusqu’à l’arrivée du «principal suspect» dans la disparition et le meurtre de l’enfant.
Ce dernier réclame 10 millions $ à l’État, sous prétexte que la police provinciale aurait tout fait pour convaincre la population qu’il serait un meurtrier et un pédophile.
Sauf qu’en entrant à son tour dans la salle, Jonathan Bettez n’a pas regardé les proches de l’enfant de 9 ans, tuée à l’été 2007. Il a plutôt fixé les yeux devant lui, avant de prendre place sur une banquette à gauche, du côté de son avocat, comme il le fait avec son père et sa mère depuis lundi.
Pas de regards croisés
L’audience n’a finalement duré que quelques minutes, mais si des coups d’œil ont été lancés de part et d’autre durant ce court laps de temps, jamais les regards des deux familles ne se sont croisés.
Et comme la cause a rapidement été ajournée pour la journée, Martin et Henri Provencher ont quitté les lieux pendant que Bettez et ses proches se dirigeaient dans une direction opposée.
Ni le père ni le grand-père de Cédrika n’ont souhaité faire de déclaration, disant préférer prendre le temps de réfléchir et de voir comment les choses allaient se dérouler.
Des constables spéciaux étaient présents sur place à titre préventif, mais il n’y a eu aucun débordement.
Toujours suspect
Cette courte apparition est toutefois survenue alors que pas plus tard que lundi, une enquêteuse de la SQ rappelait que Bettez était toujours soupçonné d’être l’auteur du meurtre qui avait choqué tout le Québec.
«Tout ce qui a été fait pour l’écarter [des suspects] n’a pas porté fruit, aucun moyen [d’enquête] n’a permis de le mettre de côté», avait dit Chantal Daudelin.
À l’époque, la police avait déployé les grands moyens pour retrouver le meurtrier, mais sans succès. Les ossements de l’enfant de neuf ans avaient été découverts en 2015, mais encore là, aucune accusation n’avait pu être déposée.
Bettez avait alors été ciblé par une opération policière, mais s’il avait été accusé de possession de pornographie juvénile, il avait été acquitté, car la preuve contre lui avait été recueillie de manière abusive.
«[Les policiers] l’ont suivi nuit et jour, ont fouillé ses ordinateurs, son cellulaire, surveillé ce qu’il faisait sur internet, l'ont mis sous écoute, interrogé pendant 14h... ils ont mis de la pression sur sa famille et ses amis... Comment expliquer qu’on n’a pas retrouvé d’éléments tangibles [pour l’inculper du meurtre de Cédrika Provencher]?» avait pesté Me Jessy Héroux en affirmant que son client avait «hâte» de témoigner.
Les audiences, devant le juge Gregory Moore, sont prévues pour durer jusqu’à vendredi. Aucune date de procès sur le fond n’a encore été fixée.
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