Pourquoi un campement propalestien à l'Université McGill?
Anouk Lebel
Le campement propalestinien érigé à l’Université McGill s’inscrit dans une vague de protestation contre la guerre à Gaza qui se répand à vitesse grand V sur les campus américains et même en France.
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Pourquoi?
Les manifestants dénoncent la guerre menée par Israël à Gaza, territoire palestinien en proie à un désastre humanitaire.
Ils demandent entre autres à l’Université de retirer ses investissements auprès des institutions et des entreprises accusées de profiter à l’armée et à l’État d’Israël, explique Barry Eidlin, professeur de sociologie à l’Université McGill.
«Ça ne vient pas de nulle part», souligne le spécialiste des mouvements sociaux, qui note que plusieurs étudiants propalestiniens des universités McGill et Concordia viennent des États-Unis et sont en lien avec des militants américains, d’où est parti le mouvement.
Ça vient d’où?
Le mouvement a commencé à l’Université Columbia, à New York, épicentre des manifestations aux États-Unis.
Le 17 avril, la direction a demandé à la police de New York de démanteler le campement d’une centaine d’étudiants propalestiniens, ce qui a mené à l’arrestation d’une centaine d’étudiants qui occupaient le campus.
Les tentes sont réapparues quelques jours plus tard et depuis, les campements de protestation se sont répandus sur d'autres campus comme ceux de l’Université de New York (NYU), Yale, dans l'État du Connecticut, Harvard et Emerson, au Massachusetts, et l’Université de Berkeley, en Californie.
Le mouvement a gagné l’Université McGill, mais aussi la Sorbonne, à Paris, où environ 150 personnes se sont rassemblées devant l’université lundi et la police est intervenue pour évacuer les militants à l'intérieur du bâtiment.
À une vitesse folle
Barry Eidlin n’est pas surpris de voir le mouvement se déployer à une vitesse folle. «C’est comme ça que se développent les mouvements sociaux. C’est comme une éruption, il y a un moment où les enjeux se cristallisent», explique-t-il.
Plusieurs étudiants des universités anglophones comme McGill et Concordia viennent des États-Unis ou ont des liens avec des étudiants des universités américaines, note-t-il.
Sur le campus de McGill, la colère des étudiants propalestiniens gronde depuis des mois.
En février, une douzaine d’étudiants avait fait la grève de la faim pour que l’Université coupe les ponts avec les institutions et entreprises israéliennes.
Fin novembre, la Cour du Québec a rendu une ordonnance pour empêcher l’association étudiante d’aller de l’avant avec une politique propalestienne approuvée par 78% des membres.
Avec l'AFP