Pourquoi Rebel News était au débat des chefs?

Genevieve Abran
Des journalistes du média alternatif d’extrême droite Rebel News ont perturbé la période de questions qui a suivi le débat des chefs, mercredi soir.
Que s’est-il passé?
Cinq journalistes de Rebel News étaient présents pour questionner les chefs tout de suite après le débat.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh a refusé de répondre aux longues questions posées par les représentants de Rebel News.

«Merci, mais, encore une fois, je ne vais pas répondre à une organisation qui fait de la désinformation et de la mésinformation comme Rebel News. Je ne vais donc pas répondre à votre question», s’est-il contenté de dire.
Il se faisait questionner sur la haine que subiraient, selon Rebel News, des chrétiens au Canada.
Dans sa question, le représentant du média d’extrême droite a aussi nié que des enfants d’autochtones sont morts dans des pensionnats canadiens où ils étaient envoyés par le gouvernement fédéral.
Jagmeet Singh is asked by Rebel News to condemn over 200 attacks on Christian churches since 2021, but once again refuses to answer the question. pic.twitter.com/uwquohg17L
— Juno News (@junonewscom) April 17, 2025
C’est quoi, au juste, Rebel News?
Rebel News est un média alternatif d’extrême droite créé en 2015 par Ezra Levant, un chroniqueur de droite albertain qui travaillait auparavant pour le Sun News Network.
Le site d'information se présente comme une «alternative» aux médias traditionnels, qui, selon son fondateur, ne diraient pas toute la vérité.
La plateforme s’est fait connaître durant la pandémie en contestant les mesures sanitaires.
De fausses nouvelles et des idées conspirationnistes y sont partagées régulièrement.
La page Facebook de Rebel News compte 390 000 abonnés. Sur YouTube, la chaîne du média est suivie par 1,75 million de personnes.
Pourquoi étaient-ils présents au débat des chefs?
Ce n’est pas la première fois que Rebel News s’immisce dans la période de questions d’après débat.
En 2021, une juge de la Cour fédérale avait ordonné à la Commission des débats des chefs d’accréditer 11 journalistes du média d’extrême droite.
Le directeur général de la Commission, Michel Cormier, s’est défendu sur les ondes de Radio-Canada, jeudi matin. Il a affirmé qu’il n’avait eu d'autre choix que d’attribuer cinq accréditations à Rebel News pour éviter un nouveau procès.
Selon lui, si la Commission s’était de nouveau retrouvée devant les tribunaux, elle aurait perdu et aurait été contrainte d’admettre encore plus de journalistes de Rebel News.