Pourquoi le Canadien est-il encore poche?
Agence QMI
Certains partisans s’attendaient à l’aube de la campagne en cours à voir le Canadien progresser davantage, même si une place en séries représentait tout sauf une garantie, mais jusqu’ici, ils demeurent sur leur appétit.
Avant de recevoir les Coyotes de l’Arizona au Centre Bell mardi, la formation montréalaise avait subi cinq revers d’affilée et revendiquait le 27e rang du classement général de la Ligue nationale de hockey (LNH) avec un dossier de 22-28-8 et 52 points; au même stade en 2022-2023, elle présentait une fiche de 25-29-4 bonne pour 54 points, ce qui rend les observateurs dubitatifs à propos du chemin parcouru en un an par l’organisation.
Si les journalistes continuent d’analyser les performances mitigées des joueurs et les décisions trop souvent discutables du Canadien pour trouver des explications aux problèmes du club, les chiffres, eux, ne mentent pas. L’équipe a passablement de correctifs à apporter si elle souhaite redevenir un jour une aspirante aux grands honneurs.
Voici quelques données statistiques illustrant la sécheresse continue du Canadien.
Les unités peu spéciales
Comme c’est le cas depuis des années, le rendement des unités spéciales fait défaut à Montréal. Autrefois, des gens critiquaient l’ancien pilote Claude Julien et son adjoint Kirk Muller pour la panne du jeu de puissance. Maintenant, c’est au tour de l’entraîneur-chef Martin St-Louis et de l’assistant Alex Burrows d’en entendre parler trop souvent. Certes, le CH a repris un peu vie en grimpant au 19e rang de la ligue avec un pourcentage de réussite de 19,4 %, mais il reste dans la seconde moitié du classement.
Ce qui est peu rassurant, c’est que la production avec un homme en plus est répartie surtout entre deux joueurs : Nick Suzuki et Cole Caufield ont respectivement marqué neuf et huit buts en supériorité numérique. Après eux, il y a Sean Monahan, maintenant avec les Jets de Winnipeg. Juraj Slafkovsky et Mike Matheson sont les seuls autres patineurs ayant contribué à l’attaque massive. En guise de rappel, Montréal a fini 29e de la LNH avec un rendement de 16,1 % l’an passé.
Les unités peu spéciales, prise 2
Pour ce qui est du désavantage numérique, la catastrophe se poursuit. Le CH est en 31e place à 73,4 % et chaque pénalité est synonyme de grand péril pour la troupe de St-Louis. L’an dernier, elle a également peiné en prenant le 29e échelon avec un pourcentage de 72,7 %. D’ailleurs, depuis le début de la campagne 2021-2022, le Canadien est bon dernier de la LNH à 73,9 %. Si Samuel Montembeault fait son possible pour aider ses coéquipiers en vertu d’un taux d’efficacité de ,902, c’est plus compliqué pour Jake Allen (,892). Au cours de la séquence de cinq échecs du Tricolore, il a cédé au moins une fois à court d’un homme à chaque partie.
Un domicile trop hospitalier
Encore une fois cette année, le public du Centre Bell a peu à se mettre sous la dent. Il faut croire que ses favoris sont allergiques à leur domicile. Ils empilent les revers à la maison comme le montre un dossier peu étincelant de 11-16-3. Plusieurs se demandent pourquoi le Bleu-Blanc-Rouge semble davantage à l’aise loin de ses quartiers; le club a maintenu une fiche de 11-12-5 à l’étranger. Toutefois, les ennuis sur la glace montréalaise ne datent pas d’hier. Depuis 2021-2022, le CH s’est contenté d’un piètre rendement de 39-63-10 sur ses terres. La dernière fois qu’il a terminé au-dessus de ,500 à domicile remonte à 2020-2021... quand ses parties locales se déroulaient à huis clos. En février, il a gagné un seul de ses cinq rendez-vous à Montréal. Preuve de ses problèmes, le Canadien a réussi à coller deux gains à la maison une seule fois cette saison, soit les 26 et 28 octobre.
Des joueurs de peu de soutien
Mis à part Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Monahan (échangé aux Jets), la contribution des attaquants du CH est pratiquement nulle sur le plan offensif en 2023-2024. Au sein de l’effectif en place, personne n’a atteint le plateau des 10 buts, hormis les trois premiers mentionnés. Brendan Gallagher et Joel Armia en comptent chacun neuf, mais leur performance générale laisse à désirer. C’est particulièrement ardu pour le numéro 11, qui présente un pauvre différentiel de -25. Josh Anderson en arrache et aura de la misère à égaler ses 32 points de l’an dernier; il en a accumulé 16 en 54 sorties jusqu’à maintenant et a marqué sept fois. Il avait réussi 21 filets la saison passée.
Une infirmerie fréquentée
Malgré les changements apportés au personnel médical de l’organisation l’été dernier, le Canadien a composé avec quantité de blessures. Kirby Dach a joué deux matchs avant de tomber au combat pour le reste de l’année. Rafaël Harvey-Pinard, Christian Dvorak, Alex Newhook et David Savard sont au nombre des patineurs ayant visité l’infirmerie pour une durée substantielle, sans oublier l’arrière Chris Wideman qui augmente le total de matchs-hommes manqués de la formation. Selon le compte X NHLInjuryViz, Montréal représentait en date de vendredi le troisième club le plus écopé de la ligue cette saison avec 280 matchs-hommes ratés. Dans les deux campagnes précédentes, l’équipe a manqué plus de 600 parties-hommes.