Pourquoi des personnes en situation d’itinérance décident-elles de rester dehors malgré le froid?
Daphnée Hacker-B.
Malgré le froid polaire qui s’abat sur le Québec, des personnes en situation d’itinérance font le choix de rester dehors, dans des campements, en plein cœur des parcs de Montréal. 24 heures est allé à leur rencontre.
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«Avec ma chaufferette à propane et mes sleeping bags, je peux tenir jusqu’à -45 °C», assure Joe, qui s’est installé dans un grand parc de l’arrondissement du Sud-Ouest depuis l’automne dernier.
Il cherche activement un appartement, mais, en attendant, il préfère de loin la tranquillité de ce secteur aux refuges et aux chambres mis à la disposition des sans-abri.
«J’ai été une fois dans un refuge, il était plein à craquer, et je me suis fait voler toutes mes affaires, je n’avais plus rien... je devais recommencer à zéro», raconte-t-il.
Installé depuis des années
Dans le secteur du Mile-End, Michel affirme vivre dans sa tente depuis plusieurs années. Il se réchauffe lui aussi à l’aide d’une chaufferette au propane. «S’il fait vraiment très froid, je vais dans le métro, manger un hot-dog, ou chez des amis, dit-il, je ne vais jamais dans les refuges.»
À ses côtés se trouve Richard, qui campe à cet endroit depuis l’été dernier, après avoir passé plus de six mois à l’organisme Mission Old Brewery. «Ici c’est tranquille, on voit des renards, les gens sont gentils, je suis mieux ici», insiste-t-il. Cet homme dans la soixantaine ne redoute pas les grands froids.
Quoi faire si l'on voit un campement?
Tout citoyen peut apporter sa contribution, surtout en période hivernale, pour s’assurer que les personnes vulnérables ne sont pas en détresse, affirme le travailleur de rue Duane Mansveld. Ce dernier, qui travaille notamment pour l’organisme PAX- Communauté de rue, suggère aux Québécois de porter attention à ces campements qui peuvent se trouver sur leur chemin.
«Il ne faut pas hésiter à les saluer, leur demander si tout est correct. Si on craint qu’ils soient en détresse, on contacte le 911», conseille-t-il.
M. Mansveld assure que les premiers répondants, tels que les policiers et les pompiers, n’agiront pas de façon répressive mais plutôt de manière à venir en aide aux personnes en situation d’itinérance. «Très souvent des intervenants sociaux sont aussi déployés sur place», ajoute-t-il.
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