Pourquoi Dave «Pic» Turmel n’est-il pas sur la liste des criminels les plus recherchés?
Erika Aubin
L’absence du jeune caïd Dave «Pic» Turmel des listes des personnes les plus recherchées peut surprendre, mais officiellement, il fait seulement l’objet d’un mandat d’arrestation pour trafic de stupéfiants.
Le nom de Turmel, 27 ans, a fait couler beaucoup d’encre depuis que ses hommes de main se sont filmés en train de torturer deux proches des Hells Angels. Turmel mènerait une guerre pour ne plus payer la «taxe» sur la vente de stupéfiants à distance parce qu’il est en fuite depuis cet été.
Dans les derniers jours, la police a procédé à une vingtaine d’arrestations au sein de son gang, Blood Family Mafia, mais lui est toujours en cavale. Cette opération baptisée Scandaleux est la plus importante contre le crime organisé depuis SharQc, en 2009. Des Hells Angels introuvables avaient aussitôt été ajoutés à la liste des criminels les plus recherchés au Québec. Ils ont finalement tous été arrêtés au fil des ans.
Pas accusé
De son côté, Turmel n’a été ajouté à aucune liste et ne fait pas non plus l'objet d'une notice rouge d'Interpol. Les autorités croient qu’il se terre au Portugal, selon notre Bureau d’enquête. Son bras droit, Roobens Denis, a d’ailleurs été arrêté jeudi dans ce pays européen.
C’est que malgré la gravité des allégations liées à des tortures, à des enlèvements et même à des meurtres, Turmel n’est pas accusé, pour l’instant du moins, en lien avec les crimes qu’auraient commis ses sbires.
«Il y a une grande différence entre soupçonner et avoir assez de preuves pour obtenir un mandat d’arrestation, explique le policier retraité André Gélinas. Est-ce que la police a des preuves de ses [communications] textos ou fait de l’écoute électronique? On peut penser qu’il a ordonné certains crimes, mais encore faut-il le prouver.»
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Turmel fait l'objet d'un mandat d'arrestation de la police de Québec pour trafic de stupéfiants et une agression armée d’un marteau. Il ne s’agit pas des crimes les plus graves, selon le Code criminel, souligne l’ex-enquêteur.
«Si on en met trop de criminels sur la liste des plus recherchés, elle deviendra moins prise au sérieux. Ceux qui s’y retrouvent sont souvent recherchés pour meurtre, tentative de meurtre, agression sexuelle grave», énumère André Gélinas.
Notons également que les autorités utilisent ces listes pour obtenir de l'information du public sur les allées et venues d'un suspect. Il est possible que, dans son cas, les enquêteurs n'aient pas besoin de renseignements additionnels pour le trouver.
Avertissement Ces personnes sont dangereuses et peuvent être armées. Ne tentez pas de les intercepter vous-même.
Appelez le 911 ou la Centrale d’information criminelle en toute confidentialité au 1 800 659-4264
