«Pour un patineur, c’est une blessure terrible»
Jonathan Bernier
On a beau être habité des meilleures intentions du monde, on ne sait jamais avec certitudes avec quelle efficacité on reviendra au jeu après une sérieuse blessure. Surtout lorsqu’il s’agit d’une blessure à un tendon d’Achille, comme celle qu’a subie Anthony Duclair.
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Victime d’une malchance lors d’une séance d’entraînement estivale, Duclair a dû faire l’impasse sur les 61 premiers matchs de la saison des Panthers. Ce n’est que récemment qu’il est revenu au jeu après avoir dû prendre son mal en patience.
« Les deux semaines suivant la chirurgie, j’ai dû me contenter de rester sur le sofa à ne rien faire. Ça a pris trois mois et demi avant que je puisse recommencer à marcher », a raconté l’attaquant de 27 ans.
Évidemment, il n’y a jamais de bon moment pour une blessure. Mais celle-ci ne pouvait tomber plus mal. À sa deuxième saison avec les Panthers, Duclair semblait avoir pris son erre d’aller. Il avait atteint des sommets personnels avec 31 buts et 58 points.
« D’une saison à l’autre, tu essaies toujours de t’améliorer. Ces dernières années, je pense que j’ai fait du bon boulot de ce côté-là, a-t-il estimé. Une blessure comme celle-là, ça fait prendre un pas de recul. »
Par conséquent, la rééducation n’a pas été une corvée que sur le plan physique. À certains moments, le mental en a également pris pour son rhume.
« Tu essaies de rester positif et de venir à l’aréna en souriant. Mais ça devient long. La motivation est moins là », a mentionné le Montréalais.
Des éloges de Maurice
Accompagné du préparateur physique qui le supervise à Montréal, de celui des Panthers et d’un entraîneur spécialisé en psychologie sportive, Duclair est parvenu à passer à travers cette épreuve.
Le travail effectué par Duclair n’est pas passé inaperçu aux yeux de Paul Maurice, celui qui prend place derrière le banc des Panthers depuis le début de la saison.
« On doit lui donner beaucoup de crédit. Ça a été tout un défi. Il a travaillé très fort, a souligné Maurice. Et là, on ne parle pas d’une blessure à une épaule. Pour un patineur, c’est une blessure terrible. »
« En plus, il a assurément vécu de l’anxiété en voyant que d’autres joueurs ayant subi la même blessure que lui avaient connu d’autres ennuis par la suite », a ajouté Maurice en faisant référence, sans le nommer, à Max Pacioretty.
Partenaire de Barkov
Duclair a accompli un travail tellement colossal, assistant en plus à toutes les séances vidéo, que, de son propre avis, il est revenu en étant une version grandement améliorée de lui-même.
« J’ai appris beaucoup en regardant les matchs. Je me concentrais sur les deux premiers trios de chaque équipe pour voir comment ces joueurs étaient explosifs et comment ils connaissaient du succès, a expliqué Duclair. J’ai pris des notes pour amener ça dans mon jeu et je sens que je suis plus intelligent sur la glace. »
Une intelligence et une façon différence de voir le jeu qui a incité Maurice à tenter une expérience: celle de le jumeler à Aleksander Barkov.
« Il a toujours cru que, pour rester dans cette ligue, il devait marquer des buts. Et c’est vrai, parce que c’est un tireur. On sentait que le mariage pourrait être parfait entre Barkov et lui parce qu’il ne cherchera pas à lui redonner la rondelle chaque fois de Sasha va la lui passer », a indiqué Maurice, avant de poursuivre.
« Maintenant, la question est de savoir si on peut rendre le jeu d’Anthony suffisamment fort pour pouvoir l’opposer aux meilleurs effectifs adverses. Jusqu’ici, on est bien satisfait. »
Si Duclair poursuit dans cette veine, la traversée du désert lui aura été bénéfique. Comme il l’a dit lui-même: « Tout arrive pour une raison. »