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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Pour mieux connaître l’orignal et maîtriser son langage

Rémi Boily de Respecte Nature propose des coachings Web personnalisés, trois formations pour apprendre le vrai parler de l’orignal sous forme de syllabes et de lettres et des enseignements en aménagement du terrain directement sur votre site.
Rémi Boily de Respecte Nature propose des coachings Web personnalisés, trois formations pour apprendre le vrai parler de l’orignal sous forme de syllabes et de lettres et des enseignements en aménagement du terrain directement sur votre site. Photo courtoisie
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Photo portrait de Patrick Campeau

Patrick Campeau

24 août
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Plus de 170 000 passionnés se dirigeront au fil des prochaines semaines vers l’arrière-pays pour tenter d’y déjouer le roi incontesté de la forêt.

Selon les statistiques de récolte fournies par le Ministère, le succès de chasse au mâle adulte a été de 7,6% en 2023 et de 15,2 % pour les groupes de deux chasseurs. Ces chiffres sont comparables à la moyenne qui s’établit à 7,8% pour les cinq dernières années permissives. Comme ces données le démontrent, ce ne sont vraiment pas tous les adeptes qui reviennent avec la bête ciblée. Plusieurs raisons peuvent expliquer certains insuccès. Nous pourrions nous attarder pendant des heures sur le sujet. Au lieu de ressasser le passé, tentons plutôt de nous tourner vers demain en nous demandant ce qu’il est possible de faire pour améliorer nos résultats.

Un spécialiste

Je me suis récemment entretenu avec Rémi Boily, fondateur de la firme Respecte Nature spécialisée dans les diverses formations vouées aux cervidés et à la fabrication d’appeaux.

Cet autodidacte passionné, fasciné par la faune, a développé et mis au point la technique des vocalises avec syllabes et lettres pour dialoguer avec les orignaux, dans les années 90. Ce maître dans le domaine enseigne depuis belle lurette cet art aux nemrods de tous calibres, à des formateurs et même à des guides.

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M. Boily a bien voulu partager avec les lecteurs du Journal de nombreux trucs et astuces. Voici l’essentiel de ses propos :

Technique inédite

« Les vocalises que l’orignal m’a apprises, je les reproduis de façon naturelle sans l’aide de mes mains ni de cornet. Il s’agit d’une technique très simple et des plus efficaces que nous enseignons dans nos formations qui, dans ses débuts, demande beaucoup de pratiques pour atteindre un son nasillard. Une fois maitrisée, l’utilisation du cornet d’appel vient aider à aller chercher de la distance et à imiter des tonalités d’âges différents », explique le président de la compagnie Respecte Nature.

« Au fils de mes trente années d’observation et d’écoute des appels d’orignaux, j’ai remarqué qu’ils utilisent tous les mêmes syllabes, mais qu’ils n’ont pas des tonalités identiques, comme les humains! Sur les seize vocalises connues du mâle, de la femelle et du veau, je demande à tous les chasseurs d’en pratiquer une, et ce n’est pas un hasard si j’ai choisi la syllabe «U». Le buck et la femelle l’utilisent tout au long de l’année pour s’annoncer et dialoguer entre eux. L’orignal se sentira en confiance même avec une forte pression de chasse », précise l’expert interrogé.

Chaque vocalise est reproduite avec une tonalité précise, soit demandeur et provocateur en fonction de ce que vous évaluez comme indice pour définir s’il s’agit d’un mâle dominant, d’un site nourricier, d’un dortoir ou d’un site d’accouplement.

Le langage du mâle

Pour les vocalises des bucks, il y en a six qui sont enseignées lors des formations. Il faut savoir et retenir que le mâle d’un an et demi ne reproduit pas encore la même tonalité que ses congénères de deux ans et demi et plus. Il émet des petits «O» «O» «O» «O» saccadés, puis, à partir de deux ans et demi, il produit les mêmes intensités qu’un buck adulte. Seul le dominant, dans son harem, lance le «Ô», appelé le rot du mâle. Rémi l’a recréé avec un cornet d’appel en positionnant sa langue dans le fond du palais pour faire une cage de résonnance.

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Le «U» est une vocalise de contact mâle et femelle. Il faut l’utiliser une à deux fois en déplacement sur des distances de cinq à six cents pieds, et ainsi de suite. Si vous êtes immobile, reproduisez-la à deux reprises aux vingt minutes.

Le «UN» et le «ON» sont des réponses rapprochées du mâle à sa femelle. Il la fera d’une à deux fois, soit «UN» «UN», «ON» «ON».

Le «UE» «UE» «UE» provient d’un mâle en déplacement pour courtiser et provoquer, tout en délimitant son territoire. À reproduire dès le début septembre, car c’est avec lui que le dominant débutera les vocalises de la saison des amours.

Le «COUBUE» est un appel chargé en testostérone, soit envers une femelle ou un comparse mâle. Tout comme le «UE», il peut le reproduire à plusieurs reprises en se déplaçant.

Le «Ô» est le rot du mâle dominant qui indique à ses congénères trop entreprenants, qu’il est le roi des lieux. Une syllabe à reproduire en tout temps lors de la période du rut. À émettre une ou deux fois à intervalle de trente minutes.

À noter que le «U», le «UN» et le «ON» sont également reproduits par la femelle, à vous de tendre l’oreille pour bien les identifier!

Le langage de la femelle

Le «U» est une vocalise de prise de contact amical et non un appel. À reproduire doucement pendant deux secondes. Si le mâle répond, refaite le «U» plus longuement, de quatre à cinq secondes, sous forme de «Uuuuuuuuuu».

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Le «UN provient d’une femelle qui communique avec son veau pour le rassuré sous forme de «UNnnn». À reproduire une à deux fois, avec un son sourd. Elle l’allongera de deux à trois secondes pour rappeler son mâle qui traîne de la patte loin derrière.

Le «ON» est une vocalise d’appel en chaleur, d’une durée de quatre à cinq secondes, d’une tonalité très douce et plaintive.

Le «MA-EU» pour sa part est un cri d’appel en pleine ovulation. On le reproduit en deux temps, soit le MA et le EUEUEU. Il est, selon Rémi Boily, l’un des plus productifs avec le «U».

Le «E» est une plainte combinée à la suite du MA-EU, sous forme de lamentation extrême « MA-EUEEEEEEEE » avec beaucoup de vibrations.

Le «MU» est un cri de soumission, indiquant qu’elle est prête à accepter un prétendant. Si le mâle hésite à sortir, émettez des « MUuuuuu » à répétition, sans arrêt.

Le «A» provient d’une femelle mature dans le pic de l’ovulation. À reproduire avec un son nasillard pendant quatre à cinq secondes.

Le «MON» est un appel fort et sec émis dans le cornet d’appel pour indiquer au mâle trop entreprenant de garder ses distances. Très efficace pour s’annoncer sur le territoire et attirer l’attention des orignaux.

Pour plus d’informations sur les produits et formations de Respecte Nature, visitez le site www.respectenature.com ou composez le 418 883-0644.

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