«Ça veut dire beaucoup pour moi» - André Tourigny
Jean-François Chaumont
Barrett Hayton ne savait pas si un joueur avait gardé la rondelle après le match pour l’offrir en cadeau à André Tourigny. Le jeune centre de 21 ans a regardé en direction d’Anton Stralman pour obtenir une réponse.
Stralman l’ignorait également. Les Coyotes ne provoqueront pas un incident diplomatique même s’ils ne trouvent jamais cette fameuse rondelle. Pour Tourigny, cette victoire de 6 à 3 avait une symbolique importante.
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À 47 ans, il a signé son premier gain comme entraîneur-chef contre le Canadien sur la glace du Centre Bell, mardi soir.
«Non, je ne pense pas garder cette rondelle», a-t-il répliqué rapidement.
Tourigny est devenu un brin plus émotif en parlant de ses proches.
«Pour moi, cette victoire veut dire bien des choses. J’ai vu ma mère [Denise] avant le match et elle avait déjà les larmes aux yeux. Je vais lui reparler et je sais qu’elle sera encore émotive.»
«La rondelle, ça ne m’énerve pas pantoute. J’aime mieux penser à mes proches. J’ai croisé ma mère, ma sœur et des chums. J’avais des amis qui étaient à côté du banc des visiteurs. Ça, ça veut dire beaucoup pour moi.»
«Je sais que ma mère était nerveuse pour ce match et c’était la même chose pour mon père [Maurice], qui était à la maison. Mes proches ont eu la chance de me voir coacher un match au Centre Bell. Je l’ai déjà dit, je sais d’où je viens. Mes chums de Nicolet et de Rouyn-Noranda ont fait le voyage pour venir au Centre Bell.»
Des hot-dogs
Avant le match, Tourigny avait fait une grande confidence. Il avait hâte de manger des hot-dogs. Une enquête poussée a permis de comprendre qu’il en a dégusté trois avant la rencontre et trois autres après le match.
À part de ce passage gourmand, l’ancien entraîneur des 67’s d’Ottawa avait décrit la symbolique de ce premier match au Centre Bell dans le rôle d’un entraîneur-chef de la LNH.
«Moi, je suis un gars du peuple. Pour moi, de coacher mon premier match à Montréal, ça me rend surtout heureux de le faire devant ma famille et mes amis. Ça veut dire beaucoup pour moi. Le reste, c’est juste des objets. Ce n’est pas du concret. Ce qui me touche, c’est de voir la fierté ressentie par les gens que j’aime.»
Il a ensuite parlé de l’influence de ses parents, Maurice et Denise.
«Mon père et ma mère sont des modèles pour moi. J’ai toujours appris d’eux et je repense à leurs leçons. Je dis toujours que ma mère commence à sourire avant de se réveiller. Elle est de bonne humeur. Je veux garder cette mentalité, il n’y a pas une seule mauvaise journée. On peut mal jouer, mais le lendemain, on doit retrouver le sourire. Mon père, c’est pour le calme et le côté réfléchi. J’ai appris aussi avec le temps à devenir moins impulsif. Quand les fils commencent à se toucher, je peux plus relaxer maintenant. Et je me dis qu’on en parlera demain. Ça vient de mon père.»