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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Pour les populations vulnérables: des rappels annuels des vaccins envisageables, selon des experts

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Photo portrait de Catherine Bouchard

Catherine Bouchard

2022-01-16T05:00:00Z
2022-01-16T13:44:34Z
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Des experts estiment qu’il est fort possible que des rappels annuels des vaccins contre la COVID-19 soient nécessaires pour protéger les populations vulnérables du virus, comme on le fait pour la population en général avec le vaccin contre l’influenza.

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C’est ce qu’envisage le Dr Guy Boivin, professeur titulaire au département de microbiologie-immunologie et infectiologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval. 

À son avis, la souche pourrait devenir endémique et revenir annuellement avec le froid, comme les autres virus respiratoires.

«Il va probablement falloir vacciner - pas tout le monde – mais probablement les patients plus à risque. Un peu comme l’influenza, observe-t-il. Pas nécessairement l’an prochain, mais éventuellement.»

L’épidémiologiste et biochimiste Kevin L’Espérance montre un peu plus de réserves sur ce possible rappel annuel à venir, mais il estime également qu’il s’agit d’une possibilité.

«Ça pourrait arriver, mais ça va dépendre de ce qui arrivera avec le virus dans le futur», fait-il valoir.

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Avant d’instaurer un rappel annuel, les deux experts s’entendent pour dire qu’il faudra observer plusieurs éléments dans l’évolution du virus, notamment son pouvoir pathogène et l’immunité en général. 

Panvaccin à la rescousse

Cette avenue pourrait être évitée par la conception d’un vaccin universel, c’est-à-dire un vaccin qui protégerait contre plusieurs coronavirus et leurs satanés variants. 

Alors que les vaccins actuels contre la COVID-19 font l’objet de nombreuses critiques sur leur efficacité, les deux experts expliquent que ces vaccins ont été conçus dans le but de répondre à l’urgence de la crise sanitaire. 

«Quand tu vas au plus urgent, tu prends la protéine qui est la plus exposée à la surface du virus. C’est elle qui est la plus immunogénique, c’est-à-dire que le système immunitaire reconnaît en priorité», explique le Dr Boivin.  

Selon M. L’Espérance, le vaccin universel, ou panvaccin, nécessitera énormément de travail pour sa conception.

«Ce n’est vraiment pas un travail évident», laisse-t-il tomber. 

Le Dr Boivin explique qu’il faut atteindre d’autres protéines plus conservées du virus. 

«Ce sont des protéines qui mutent moins. Mais elles sont plus difficiles à cibler, parce qu’elles sont à l’intérieur du virus et elles ne sont pas exposées au système immunitaire», précise-t-il. 

Ce travail est déjà en cours dans certains laboratoires, et les résultats sont prometteurs, selon les deux experts.  

«J’ai hâte de voir le vaccin de Medicago. C’est complètement différent. Il cible autre chose que la protéine S et pourrait donc immuniser contre plusieurs variants», ajoute le Dr Boivin. 

En pleine cinquième vague, où le moral de bien des gens est durement mis à l’épreuve, l’épidémiologiste termine sur une lueur d’espoir. 

«Il y a des indicateurs super positifs. On parle beaucoup d’endémie, mais les scénarios sont prometteurs pour les prochains mois à venir, notamment avec l’arrivée des antiviraux», souligne M. L’Espérance. 

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