Pour Israël, «il n'y a pas de crise humanitaire» dans la bande de Gaza
Agence France Presse
«Il n'y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza», a affirmé jeudi un responsable militaire israélien, alors que se tient à Paris une «conférence humanitaire» pour tenter de débloquer l'aide internationale à destination du territoire palestinien assiégé et bombardé par Israël.
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«Nous savons que la situation n'est pas facile pour les civils dans la bande de Gaza, nous savons qu'il y a de nombreux défis (...) de nombreuses difficultés, mais je peux affirmer qu'il n'y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza», a déclaré à la presse le colonel Moshe Tetro, chef pour Gaza de l'organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat).
«Nous sommes en guerre, une guerre que nous n'avons pas choisie. Le Hamas (mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007) a décidé de déclencher cette guerre», a ajouté l'officier lors d'un point de presse au poste-frontière de Nitzana, entre Israël et l'Égypte.
«Une catastrophe humanitaire se déroule sous nos yeux» à Gaza, avait affirmé fin octobre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a multiplié les appels à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat».
Israël et le Hamas sont en guerre depuis l'attaque d'une violence sans précédent lancée par le mouvement islamiste palestinien à partir de Gaza sur Israël le 7 octobre.
Du côté israélien, plus de 1400 personnes, majoritairement des civils massacrés par les commandos du Hamas au premier jour des hostilités, ont été tuées dans ce conflit, selon les autorités israéliennes.
Les bombardements massifs et intenses qu'Israël mène sur la bande de Gaza ont fait plus de 10 800 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.
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«Pause humanitaire»
Après plus d'un mois de bombardements, plusieurs centaines de milliers de civils, selon l'ONU, restent piégés dans le nord de la bande de Gaza, la partie du territoire palestinien où l'armée israélienne concentre son offensive.
Selon l'ONU, 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre.
«Nous facilitons (la mise à disposition) de l'aide humanitaire à la bande de Gaza (...) dans quatre secteurs principaux: l'eau, la nourriture, l'équipement médical et l'aide humanitaire pour les abris», a déclaré le colonel Tetro qui a fait visiter à la presse l'endroit où les camions d'aide sont inspectés par Israël, avant d'être autorisés à entrer dans la bande de Gaza.
«Plus de 700 camions chargés d'aide sont entrés dans la bande de Gaza depuis le premier convoi autorisé par Israël à passer à partir de l'Égypte, le 21 octobre, a encore dit l'officier, chiffre corroboré par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Celui-ci note cependant qu'«avant le début des hostilités 500 camions pleins entraient en moyenne chaque jour ouvré» dans la bande de Gaza, territoire palestinien dont Israël s'était retiré en 2005, 38 ans après l'avoir conquis.
«Si nous voyons que le Hamas utilise l'aide humanitaire (qui arrive à Gaza), nous l'arrêterons», a averti le colonel Tetro, dont le pays soumettait Gaza, avant les hostilités, à un blocus mis en place après la prise du pouvoir du Hamas.
Les pays qui ont participé à la «conférence humanitaire» sur Gaza organisée jeudi à Paris ont annoncé des engagements d'aide dépassant un milliard d'euros, a annoncé la présidence française.