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L'article provient de Le Journal de Québec
Sports

Pour Félix Auger-Aliassime, on est encore en 2022

À l’aube du premier tournoi majeur, le Québécois a comme but de poursuivre sur sa lancée des derniers mois

Félix Auger-Aliassime s’est entraîné, vendredi, à Melbourne en vue de son premier match aux Internationaux d’Australie.
Félix Auger-Aliassime s’est entraîné, vendredi, à Melbourne en vue de son premier match aux Internationaux d’Australie. Photo AFP
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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2023-01-13T13:47:39Z
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MELBOURNE, Australie | Entre la Coupe Davis qui s’est terminée tard en novembre, une escapade en amoureux en Islande, un voyage au Togo pour voir les avancées de son projet humanitaire et un tournoi d’exhibition à Dubaï, Félix Auger-Aliassime n’a pas eu ce que l’on appelle dans le jargon une véritable «saison morte».

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Mais de toute façon, le Québécois n’a pas vraiment envie de tourner la page sur la dernière campagne, sa plus glorieuse à ce jour. Une année couronnée par ses quatre premiers titres ATP, mais aussi de triomphes à la Coupe Davis, à la Coupe Laver et à la Coupe ATP. 

Pour Félix, donc, les Internationaux d’Australie ne marquent donc pas le coup d’envoi officiel de la saison 2023, mais plutôt « une continuation » des 12 derniers mois. 

«Comme j’ai connu une bonne saison en 2022, je ne veux pas dire que je mets un terme à l’année et que la nouvelle est une feuille blanche, a-t-il exposé. J’ai eu du temps [en décembre] pour m’entraîner, pour me reposer, mais je suis toujours le même joueur, toujours confiant que je peux arriver à faire de bonnes choses, à bien jouer.»

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Il est bien à Melbourne

Le Journal a rencontré le septième mondial sur une terrasse du Melbourne Park, enceinte de la première levée du Grand Chelem de la campagne. 

Le site très coloré était presque inoccupé, vendredi. Les qualifications s’étaient conclues la veille et la journée était réservée aux entraînements des joueurs et à quelques entrevues avec les médias. 

C’est l’été en Australie, mais le mercure était plutôt doux. Rien à voir avec la partie de yo-yo à laquelle il s’adonnera dans les prochains jours pendant que les joueurs s’échineront sur le terrain. 

Pas moins de 36 degrés sont prévus mardi, mais le thermomètre ne devrait pas grimper à plus de 21 mercredi...

Avant de mettre le cap sur l’Australie afin d’amorcer la saison 2023, Félix Auger-Aliassime a fêté Noël à Dubaï avec des proches, dont sa maman, Marie Auger.
Avant de mettre le cap sur l’Australie afin d’amorcer la saison 2023, Félix Auger-Aliassime a fêté Noël à Dubaï avec des proches, dont sa maman, Marie Auger. PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @FELIXALIASSIME

Auger-Aliassime, lui, était souriant et serein. Il aime Melbourne. Et pas nécessairement parce qu’il y a atteint les quarts de finale il y a un an, où il est passé à un petit point de battre Daniil Medvedev. 

C’est surtout car il s’y plaît. «Tu peux aller au resto tranquillement, en marchant, et les gens sont chaleureux», illustre-t-il notamment. 

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«La tête tranquille»

Le Melbourne Park, ce n’est pas la classe de Wimbledon, l’histoire de Roland-Garros ou le faste de New York. Mais le site des Internationaux d’Australie, situé à quelques pas du quartier des affaires de la ville et de ses gratte-ciel, a quelque chose de douillet. 

«Les premières fois où je suis venu ici, j’ai perdu au premier tour des qualifications, puis en première ronde, rappelle le joueur de 22 ans. Ça m’a pris du temps à trouver mes marques, si loin de chez moi. Mais dans les deux dernières années, j’y ai joué parmi les meilleurs matchs de ma carrière.

Photo AFP
Photo AFP

«Parfois, tu vas à un endroit et les conditions te plaisent, ajoute-t-il. Il y a l’ambiance, le public. Ici, ce qui est bien, c’est que c’est une ville importante en Australie, mais ce n’est pas trop gros. Ce n’est pas comme à New York, où elle te prend de l’énergie, avec le trafic, le bruit.»

À Melbourne, Félix se sent donc «reposé, la tête tranquille». À cela s’ajoute la confiance accumulée depuis octobre, et cette séquence de trois titres en autant de semaines. 

«J’espère pouvoir répéter [mon quart de finale] de l’an passé, et même mieux, affirme-t-il. Je me sens bien, tant physiquement que mentalement.»

Rendez-vous avec un ami

Mais Auger-Aliassime n’est pas dupe: même s’il souhaite que 2023 soit un prolongement de 2022, il sait que chaque événement représente son lot de défis. 

«Avant chaque tournoi, il y a un petit stress, les papillons sont là, dit-il. Même si j’ai été en quarts de finale ici ou en demi-finale à New York, la vérité est que la défaite est toujours possible dès le premier tour.»

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Cette première ronde en Australie aura d’ailleurs une saveur particulière: Félix le disputera aux mains de son compatriote Vasek Pospisil. Un adversaire qui est aussi un ami. 

Félix Auger-Aliassime et Vasek Pospisil s’affronteront au premier tour à Melbourne. Un scénario complètement différent de celui des derniers mois, où les deux amis avaient uni leurs efforts en double, en septembre et en novembre, pour aider le Canada à remporter la Coupe Davis.
Félix Auger-Aliassime et Vasek Pospisil s’affronteront au premier tour à Melbourne. Un scénario complètement différent de celui des derniers mois, où les deux amis avaient uni leurs efforts en double, en septembre et en novembre, pour aider le Canada à remporter la Coupe Davis. Photo d'archives, Reuters

Ces duels fratricides, le Québécois dit s’y être habitué. Après tout, ce sera le cinquième affrontement entre Auger-Aliassime et Pospisil. Le premier en a gagné trois ; le second, le plus récent, à Vienne, en 2020. 

En dépit des 87 rangs qui les séparent au classement, la fierté de L’Ancienne-Lorette s’attend tout de même à ce que cette rencontre face à Pospisil ne soit pas «évidente».

«C’est un bon joueur, pointe Félix. Il a de belles qualités, il sert bien, il a de bonnes frappes. Il faudra que je sois prêt à jouer mon meilleur tennis.»

Sa grande ambition

Son meilleur tennis, oui, car même s’il est conscient que son parcours peut prendre fin dès le premier match – ce fut d’ailleurs le cas à Adélaïde, il y a deux semaines – il a maintenant « l’ambition de gagner les grands tournois ». 

«C’est la prochaine étape, réitère-t-il. Est-ce que ça viendra dans les prochaines semaines, dans les prochains mois ? On verra. Mais c’est ça, mon rêve.»

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