Possible d'attraper la variole du singe dans la foule d'un festival?
Claudie Arseneault
Montréal est devenue l’épicentre en Amérique du Nord de l’épidémie de variole du singe – aussi appelée variole simienne. Alors que le beau temps s’installe et que les festivals se multiplient dans la métropole, une question s’impose: est-ce qu’on pourrait attraper la variole du singe en assistant à un spectacle, dans une foule compacte qui a chaud et qui danse?
«Tout est possible, affirme Alain Lamarre, professeur-chercheur en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique. C'est toutefois peu probable. Le fait de frôler une personne qui serait porteuse du virus, en effet, «ne semble pas être un mécanisme de propagation», poursuit-il.
«Danser avec quelqu’un, c’est une chose, mais si c’est répété, il y a plus de risques. Plus vos rapprochements sont élevés et nombreux, plus il y a de chances d’avoir des infections», précise Benoit Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM et spécialiste en virologie.
Il faut savoir que la variole du singe ne se transmet pas facilement d’humain à humain. La transmission nécessite un contact étroit et prolongé entre deux personnes, et se fait principalement via la salive ou le pus des lésions cutanées formées au cours de l’infection. Dans de plus rares cas, le virus pourrait également se transmettre par gouttelettes.
Même s’il faut être conscient que le virus circule, sa présence ne devrait donc pas nous empêcher de profiter de l’été. «Les personnes qui fréquentent les bars devraient continuer de prendre goût à la vie alors que nous apprenons à vivre avec la pandémie de COVID-19», mentionne-t-il.
Devrait-on se faire vacciner?
Au Québec, un vaccin contre la variole du singe est offert aux populations plus à risque, notamment les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes.
Même si tout le monde est susceptible de l’attraper, la variole du singe semble en effet affecter principalement la communauté gaie. C’est vrai à Montréal, mais aussi ailleurs dans le monde.
«Nous sommes dans une campagne qui vise à chercher les gens qui sont à risque, qui ont possiblement été exposés au virus récemment, ou qui pourraient y être exposés au cours des prochaines semaines», a expliqué plus tôt cette semaine le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau.
Pour Alain Lamarre et Benoit Barbeau, il n’est pas nécessaire d’élargir la vaccination davantage.
Même que «les gens de la communauté gaie qui ont un seul partenaire régulier ne devraient pas s’inquiéter», précise M. Lamarre.
VARIOLE DU SINGE
Symptômes à surveiller
- Lésions cutanées à la bouche
- Lésions aux organes génitaux
- Fièvre
- Sueurs nocturnes
- Maux de tête
- Douleurs musculaires
Comment la variole du singe est arrivée à Montréal
Les premiers cas de variole du singe ont été répertoriés dans les années 70 ou 80 en Afrique.
Le virus est probablement arrivé à Montréal par un touriste ou quelqu’un qui revenait d’un pays où la variole du singe était déjà présente, par exemple la Grande-Bretagne ou l’Espagne, avance Alain Lamarre.
Aujourd’hui, le virus est présent dans une quarantaine de pays à travers le monde et il affecte principalement les hommes gais, ce qui est plutôt inhabituel.
− Avec l'AFP et Le Journal