Port de Québec: Marchand en appelle à la collaboration avec Montréal et Trois-Rivières
Taïeb Moalla | Journal de Québec
Le Havre | Au lieu de se faire concurrence, les ports de Québec, de Montréal et de Trois-Rivières devraient prendre exemple sur leurs homologues français qui ont uni leurs efforts, estime Bruno Marchand.
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C’est le message que le maire de Québec a lancé, mardi, après avoir effectué une visite aux impressionnantes installations portuaires de la ville française du Havre. Cet immense port, qui ressemble à une ville dans la ville, est d’ailleurs le plus important port français et le quatrième en Europe.
M. Marchand a ainsi pu apprendre que les ports du Havre, de Rouen et de Paris sont désormais gérés par une même entité - Haropa – ce qui leur confère une redoutable force de frappe face à leurs concurrents en Europe et à travers le monde.
« On ne peut plus travailler le Port de Québec seul. Et c’est ce qu’ils font. Ils travaillent avec les autres ports du corridor du Saint-Laurent. Nos compétiteurs, c’est pas Montréal. Nos compétiteurs, c’est pas Trois-Rivières. Nos compétiteurs, c’est le nord-est américain. C’est New York. C’est la Virginie. C’est d’autres ports dans le monde », a insisté le maire.
Plus économique et plus écologique
L’alliance qu’il appelle de ses vœux permettrait, selon lui, de défendre les intérêts économiques et écologiques de Québec. Il a soutenu que le transport aérien et le transport par camion sont « plus coûteux écologiquement que le transport maritime ».
Plus tôt en journée, les responsables d’Haropa ont avancé que l’impact environnemental du transport de marchandises est nettement plus avantageux avec la voie maritime.
Le maire Marchand a dit vouloir « un port vert (qui) favorise notamment à quai une électrification des transports, une électrification des quais, une électrification du transbordement. C’est certainement la meilleure façon d’avoir un déplacement de marchandises qui est écologique ».
Une collaboration déjà en cours
Présent aux côtés du maire au Havre, Mario Girard, PDG du Port de Québec, a rappelé qu’une initiative de collaboration («une première de l’histoire des Ports au Canada», d’après lui) entre Québec, Montréal et Trois-Rivières a été annoncée il y a quelques mois.
Il n’est toutefois pas question d’une gestion centralisée commune, puisque la Loi maritime du Canada ne le permet pas actuellement.
Dans un ordre d’idées connexe, M. Girard s’est dit d’accord avec les propos de lundi du maire concernant le «surtourisme» et le risque de voir le Vieux-Québec se transformer en «Walt Disney en carton».
Le PDG du Port a rappelé que le nombre de croisiéristes qui peuvent débarquer chaque jour à Québec est limité à 15 000 depuis 2014.
«Le port de Québec a été le premier port au monde à limiter le nombre de croisiéristes», a-t-il réitéré.
M. Girard a toutefois promis au maire son entière collaboration si jamais d’autres mesures devaient être mises en œuvre pour protéger le Vieux-Québec et améliorer l’expérience des résidents et des touristes.