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Pornhub dévoile ce qui fait fantasmer les Canadien(nes)

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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2022-12-22T20:51:42Z
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«Hentai», «MILF», «lesbiennes» : le site pornographique Pornhub, particulièrement populaire chez les jeunes, lève le voile sur les fantasmes de l’année au Canada et dans le monde à l’occasion de sa neuvième revue de fin d’année.  

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Avec plus de 2,5 milliards de visites mensuelles en moyenne à l’échelle planétaire, Pornhub, propriété de l’entreprise montréalaise MindGeek, demeure le site pornographique gratuit le plus populaire au monde en 2022, malgré les nombreux scandales qui l’ont éclaboussé dans les derniers mois.  

Le site est particulièrement populaire aux États-Unis, au Royaume-Uni, et en France, qui sont les trois pays ayant généré le plus de trafic cette année. Le Canada n’est pas en reste, puisqu’il se classe au huitième rang des plus grands consommateurs, derrière le Japon, le Mexique, l’Italie et l’Allemagne.  

Mondialement, les visiteurs âgés de moins de 35 ans sont responsables de 53% des visites effectuées sur le site cette année. Au Canada, le pourcentage tombe à 49%. 

Mais qui sont les visiteurs les plus assidus ? Que recherchent-ils ? Comment la culture populaire influence-t-elle la consommation de pornographie ? Guillaume Perreault, qui est spécialisé en formation et éducation sexuelle des adultes, analyse certains faits saillants de la revue de fin d’année du géant de la porno.  

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Les femmes beaucoup moins nombreuses

Commençons par souligner que les femmes sont peu représentées dans la revue de Pornhub, puisqu’elles ne représentent que 36% des visiteurs du site dans le monde. 

Le Canada ne fait pas exception, puisqu’une écrasante majorité de visiteurs, soit 71%, sont des hommes. Est-ce à dire que les hommes aiment simplement plus la pornographie que les femmes ? Pas tout à fait, explique Guillaume Perrault.  

«Dans la porno, ce que l’on voit, c’est un modèle basé sur la sexualité masculine, et ça comprend la représentation de la femme. Quand on regarde les femmes dans la porno, elles présentent des caractéristiques sexuelles typiquement associées aux hommes : elles sont facilement excitables, arrivent rapidement à l’orgasme, sont très entreprenantes. C’est possible que les femmes se sentent moins représentées et qu’elles y trouvent moins leur compte», nuance-t-il. 

Guillaume Perreault note cependant que ce pourcentage pourrait augmenter à l’avenir, puisque de plus en plus de femmes produisent de la pornographie, et que l’offre de site de pornographie féministe est en émergence dans le monde.  

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«MILF», le thème le plus recherché au Canada  

Le terme le plus recherché au Canada cette année, MILF (Mother I’d like to f**K), fait référence à une femme d’âge mûr. Les consommateurs, généralement des hommes, répondent donc ici aux fantasmes de l’écart d’âge et d’expérience, explique Guillaume Perrault.  

« Un aspect qui est intéressant ici, c’est qu’il y a l’idée qu’on est avec une femme plus mature, donc qui a plus de vécu. Il y a un rapport de pouvoir différent, puisque généralement, la personne la plus âgée a plus de pouvoir. Dans ce scénario, la femme est aussi souvent plus entreprenante et sexuellement disponible », souligne-t-il.  

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«Lesbiennes»populaire chez les hommes...et les femmes 

Si «lesbiennes» est la deuxième expression la plus recherchée au pays, c’est surtout la principale recherche effectuée par les femmes dans le monde cette année. Des résultats qui pourraient s’expliquer par des scénarios plus adaptés aux désirs des femmes, qu’elles soient homosexuelles ou non, souligne Guillaume Perrault.  

« La pornographie lesbienne ne s’adresse évidemment pas nécessairement aux lesbiennes. On y retrouve souvent un scénario un peu plus élaboré, dans lequel le désir monte plus lentement. On est moins dans l’objectif d’aller chercher l’orgasme le plus vite possible, comme c’est souvent le cas dans les scénarios plus hétérosexuels », détaille-t-il. 

Guillaume Perreault souligne également que la fluidité de l’orientation sexuelle est moins taboue chez les femmes hétérosexuelles qu’elle ne l’est chez les hommes hétérosexuels, ce qui pourrait aussi expliquer ces résultats. 

Le «Hentai»pour stimuler l’imaginaire 

Le terme «hentai» fait référence à des dessins animés inspirés des mangas, les bandes dessinées japonaises. C’est la troisième catégorie la plus recherché au Canada en 2022. 

« L’idée, c’est d’exprimer des fantasmes que l’on ne pourrait pas exprimer avec de vraies personnes. Soit des fantasmes plus violents, ou encore des disproportions dans le corps, ou encore des scénarios qui sont improbables ou impossibles. L’avantage du dessin animé, c’est de pouvoir explorer des tabous, des zones qu’on n’oserait pas explorer autrement», explique l’expert. 

AFP
AFP

M. Perrault note d’ailleurs que ce genre de consommation n’a rien d’anormal.  

«Est-ce que quelqu’un qui regarde ça est susceptible d’avoir un imaginaire problématique ? Non. De la même façon qu’on peut consommer de l’horreur sans avoir l’intention de répéter ce que l’on voit. On est dans l’imaginaire», explique-t-il. 

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