Un policier de Longueuil coupable de trafic de stéroïdes
Il a vendu des produits à une agente double


Valérie Gonthier
Piégé par une agente double, un policier de Longueuil adepte de culturisme qui faisait le commerce illicite de stéroïdes sera destitué.
L’agent Daniel Jouhannet a plaidé coupable, vendredi , à des accusations de trafic, possession et production de stéroïdes au palais de justice de Longueuil.
L’homme de 49 ans a écopé d’un an de détention à purger à domicile. Suspendu après son arrestation, il sera destitué, a confirmé son avocate, Isabelle Briand.
Ne voulant pas compromettre sa carrière et faire une croix sur sa pension, le policier prenait de nombreuses précautions pour ne pas se faire pincer. Il pouvait changer de téléphone jusqu’à trois fois par semaine.
Piégé par la GRC
Mais en janvier 2018, celui qui est aussi entraîneur certifié ne s’est pas assez méfié lorsqu’il a rencontré Chloé, pour qui il devait élaborer un plan d’entraînement.
Il ignorait qu’il s’agissait d’une agente d’infiltration de la Gendarmerie royale du Canada et, dès leur première rencontre, il lui a proposé et vendu des stéroïdes. C’est à la demande du SPAL que la police fédérale a ouvert une enquête sur ses activités.
Lors de cette première rencontre, Jouhannet a confié à Chloé qu’il prenait du « chimique » depuis des années, « comme la majorité des athlètes de haut niveau », et que sa forme physique n’est pas naturelle.
« C’est bon parce que c’est moi qui les produis », a-t-il écrit sur un bout de papier quand l’agente double l’a questionné.
Lorsque Chloé lui a demandé par texto une sorte de stéroïde anabolisant, il a nié en vendre. D’un autre cellulaire, il l’a avertie : elle ne doit jamais lui demander de stéroïdes sur son téléphone personnel, puisqu’elle sait ce « qu’il fait dans la vie ».
Plusieurs perquisitions ont ensuite eu lieu à son bureau, dans des entrepôts loués à son nom, à son domicile ainsi qu’à celui de son complice, Andrew Scott Anctil. Ce dernier, responsable de la production, a aussi écopé cet été d’une peine d’un an à purger à domicile.
Agression sexuelle
Daniel Jouhannet n’est pas au bout de ses peines puisqu’il fait aussi face, depuis mars dernier, à des accusations d’agression sexuelle et de voies de fait. La victime serait une femme avec qui l’accusé s’entraînait, selon nos informations. Il a aussi été l’objet cet été d’autres accusations de possession de stéroïdes en vue d’en faire le trafic.